Une étude de sol est-elle obligatoire pour votre projet immobilier ?
Depuis la loi ELAN de 2018, la réglementation impose effectivement des études géotechniques dans certains cas bien précis, notamment lors de la vente d’un terrain constructible en zone argileuse ou avant la construction d’une maison individuelle.
Cet article fait le point sur ce que dit la loi : quand l’étude de sol est-elle obligatoire, qui est concerné, et pourquoi cette obligation a été mise en place.
Pourquoi la loi impose une étude de sol ?
Les fondations d’une maison dépendent étroitement de la nature du sol. Un terrain argileux, par exemple, peut provoquer de graves fissures si les fondations ne sont pas adaptées : en période de sécheresse, l’argile se rétracte (le sol « se creuse ») et lors des pluies, elle gonfle.
Ce phénomène de retrait-gonflement des argiles peut déstabiliser les bâtiments au fil des saisons.
En France, on estime que ce risque cause des milliers de sinistres chaque année.
La grande majorité des dommages structurels sur maisons individuelles provient d’un sol inadapté ou d’une absence d’étude préalable.
Afin de protéger les futurs propriétaires et d’éviter ces désordres coûteux (le coût moyen d’une réparation après sinistre argile dépasse 15 000 €), l’État a introduit une obligation d’étude de sol dans certaines situations à risque.
Que prévoit la loi ELAN en zone argileuse ?
La loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique), adoptée fin 2018, a rendu obligatoire la réalisation d’études géotechniques pour les constructions neuves sur des terrains argileux.
Concrètement, depuis le 1er janvier 2020, tout terrain constructible situé en zone à risque moyen ou fort de retrait-gonflement des argiles doit faire l’objet d’une étude de sol avant la vente.
Cette obligation s’applique notamment aux ventes de terrains destinés à la construction de maisons individuelles.
Deux types d’études sont prévus par les textes :
Une étude géotechnique préalable avant la vente du terrain, à la charge du vendeur. Souvent assimilée à une mission G1, elle fournit un profil géotechnique préliminaire du sol (nature des couches, présence d’argile, niveau d’eau…) et des principes généraux de construction. L’objectif est d’informer l’acheteur des risques du sol dès l’acquisition.
Une étude géotechnique de conception au moment du projet de construction, réalisée par le futur constructeur (maître d’ouvrage). Correspondant à une mission G2, elle tient compte du bâtiment prévu (maison, extension…) et donne des recommandations précises sur les fondations à réaliser.
En résumé, si vous achetez un terrain en zone argileuse, le vendeur doit déjà vous fournir une étude de sol initiale.
Ensuite, avant de déposer le permis de construire de votre maison, vous devrez faire réaliser une étude de sol plus approfondie adaptée à vos plans.
À noter : les zones concernées par cette loi sont définies par un arrêté et consultables sur le portail gouvernemental Géorisques. Seules les communes classées en aléa moyen ou fort retrait-gonflement sont visées par l’obligation.
Schéma symbolisant le processus de retrait-gonflement,
Qui est concerné en dehors des zones argileuses ?
En dehors du cas des argiles, la loi ELAN ne rend pas explicitement l’étude de sol obligatoire.
Cependant, il est fortement recommandé de la réaliser pour tout projet de construction, même si le terrain n’y est pas juridiquement contraint.
Certaines communes ou documents d’urbanisme peuvent exiger une étude de sol pour délivrer un permis de construire, par exemple en zone inondable, en secteur sismique ou à proximité d’un versant instable.
De plus, les professionnels de la construction (constructeurs de maisons, promoteurs) intègrent presque systématiquement une étude géotechnique dans la phase d’avant-projet, car les assurances décennales l’exigent indirectement : en cas de vice de sol non étudié, l’assurance peut refuser d’indemniser.
En pratique, que ce soit par obligation légale ou par prudence, faire étudier son sol avant de construire est devenu un standard.
Que risque-t-on sans étude de sol obligatoire ?
Ne pas respecter l’obligation d’étude de sol en zone argileuse expose le vendeur et le constructeur à des risques juridiques et techniques.
D’un point de vue légal, depuis octobre 2020, une vente de terrain constructible peut être bloquée chez le notaire si l’étude de sol réglementaire n’est pas fournie.
L’acquéreur pourrait se retourner contre le vendeur pour vices cachés si des problèmes de sol surviennent et qu’aucune étude n’avait été réalisée.
D’un point de vue technique, bâtir sans étude géotechnique, c’est un peu comme construire à l’aveugle : on prend le risque de sous-estimer un sol argileux, du remblai mal compacté ou une nappe d’eau proche, et de voir apparaître plus tard des tassements, fissures ou même un effondrement partiel du bâti.
En zone d’aléa argile moyen/fort, la réglementation impose aussi des fondations spécifiques (profondeur minimale de 0,8 m à 1,2 m, béton armé coulé en continu, etc.).
Sans étude, ces règles constructives pourraient ne pas être respectées par ignorance, ce qui fragilise le bâtiment.
Rappelons qu’au-delà de la loi ELAN, le DTU 13.1 (norme de construction sur les fondations superficielles) recommande systématiquement une reconnaissance de sol par un professionnel.
En clair, même lorsqu’elle n’est pas strictement « obligatoire » par la loi, l’étude de sol reste indispensable pour la sécurité et la pérennité de votre projet.
L’étude de sol obligatoire en pratique : exemple
Imaginons la situation d’un couple qui achète un terrain en périphérie de Toulouse pour y construire sa maison. Le terrain est situé dans une commune classée en zone argileuse de niveau fort.
Conformément à la loi, le vendeur leur remet une première étude de sol G1 lors de la signature du compromis de vente. Cette étude révèle la présence d’une couche d’argile plastique jusqu’à 3 mètres de profondeur.
Une fois propriétaires, notre couple mandate un bureau d’étude géotechnique (comme geo2mo) pour réaliser l’étude G2 de conception avant de débuter les travaux.
Les ingénieurs réalisent des sondages et des analyses plus poussées : ils confirment l’argile et recommandent des fondations sur semelles élargies, ancrées à 1,5 m de profondeur, ainsi qu’un drainage périphérique pour éloigner les eaux pluviales.
Grâce à ces préconisations, la maison sera protégée des mouvements du sol argileux.
Sans ces études, les fondations auraient pu être dimensionnées trop faiblement et la maison aurait risqué de fissurer dès les premiers étés secs.
La loi ELAN a rendu obligatoire l’étude de sol dans les contextes les plus à risque pour éviter les mauvaises surprises.
Même hors de ces cas de figure, il est judicieux d’anticiper le comportement du sol.
Faire appel à un géotechnicien pour une étude de sol, c’est sécuriser votre investissement immobilier.
Pour savoir si votre projet est concerné par l’obligation d’étude de sol et obtenir un devis, n’hésitez pas à contacter geo2mo : notre équipe vous guidera dans les démarches et pourra réaliser l’étude géotechnique adaptée.
(Voir aussi notre article « Combien coûte une étude de sol ? Guide des prix G1 à G5 » pour avoir une idée des tarifs des différentes missions géotechniques, et notre dossier « Construire sur un sol argileux : 5 conseils pour éviter les fissures » pour les bonnes pratiques en terrain argileux.)