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Sécheresse record : votre maison neuve est-elle à risque de fissures ?

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Fissures maison neuve – ces deux mots suffisent à susciter l’inquiétude chez tout propriétaire d’une construction récente. Personne n’imagine voir des fissures sur les murs d’une maison tout juste construite. Pourtant, ce phénomène n’est pas rare.

En 2022 par exemple, 35 % des sols en France ont subi la sécheresse, un épisode climatique extrême qui a suffi à faire apparaître des micro-fissures dans de nombreuses habitations.

Face à cette réalité, il est essentiel de comprendre pourquoi des fissures peuvent apparaître dans une maison neuve, comment différencier les fissures superficielles des fissures structurelles, et surtout à quel moment il faut s’alarmer.

Ce guide vous explique tout de façon claire et vous indique les démarches à suivre en cas de fissures, ainsi que des conseils de prévention pour protéger votre maison.

1. Sécheresse et sol argileux : un risque pour les maisons neuves

Illustration d'une maison neuve posée sur un sol argileux. Le sol est divisé en deux parties : à gauche, sec et rétracté (fissuré), à droite, humide et gonflé. Montrez les micro-fissures apparaissant sur les fondations ou les murs, avec un ciel ensoleillé pour symboliser la sécheresse.
Illustration d’une maison neuve posée sur un sol argileux.

Plusieurs causes peuvent expliquer l’apparition de fissures même sur une maison récente et correctement conçue. La première cause à considérer est le sol argileux soumis à la sécheresse. Sur les terrains argileux, un manque prolongé de pluie provoque le retrait du sol (il se rétracte en séchant), puis un gonflement à la prochaine humidification.

Ces mouvements cycliques du sol créent des contraintes sur les fondations. Lors d’une sécheresse exceptionnelle, même des fondations bien dimensionnées peuvent subir de légers tassements, d’où des micro-fissures.

Le réchauffement climatique accentue ce phénomène : plus de 10 millions de maisons en France sont fortement exposées au risque de fissuration par retrait-gonflement des argiles.

2. « G2 ne veut pas dire zéro fissure » : les limites de l’étude de sol

Une étude de sol G2 bien réalisée réduit considérablement le risque de dommages majeurs, mais elle n’empêche pas l’apparition de micro-fissures ou de petits désordres.

En effet, certaines causes de fissures ne relèvent pas d’un mauvais sol : par exemple le retrait du béton et des enduits.

Lorsque les matériaux de construction sèchent, ils peuvent se rétracter légèrement et fissurer en surface. Il n’est pas rare de voir de fines craquelures superficielles (faïençage) sur un enduit de façade neuf ou sur une dalle béton en cours de séchage. Ces fissures de retrait, bien que peu esthétiques, ne compromettent pas la structure.

En revanche, si l’étude de sol est mal faite ou si ses recommandations ne sont pas suivies, la maison peut reposer sur des fondations inadaptées.

Une semelle trop superficielle sur un sol argileux, ou un ferraillage insuffisant, peuvent conduire à des fissures structurelles importantes.

D’ailleurs, la majorité des sinistres structurels sur maisons individuelles provient d’un sol inadapté ou d’une absence d’étude de sol préalable.

C’est pourquoi la loi ELAN de 2018 a rendu l’étude de sol obligatoire avant construction dans les zones argileuses à risque.

Ce diagnostic (de type G2 AVP) permet de concevoir des fondations appropriées (semelles profondes, radier, micropieux, etc.) et d’éviter les dommages graves, même en cas de sécheresses répétées.

Enfin, certaines fissures sur maison neuve peuvent révéler des malfaçons indépendantes du sol. Par exemple un béton de mauvaise qualité, un défaut de chaînage ou un mur mal posé peuvent causer des fissures dès la première année.

Ces vices de construction étant cachés à la livraison, ils relèvent de la garantie décennale car ils compromettent la solidité de l’ouvrage.

3. Fissures superficielles ou structurelles : comment les distinguer ?

Toutes les fissures ne se valent pas. Il est crucial de différencier une fissure bénigne, purement esthétique, d’une fissure sérieuse qui traduit un mouvement du bâti. Voici les principaux types de fissures que l’on peut rencontrer :

  • Micro-fissures (faïençage) : très fines craquelures en surface, souvent en toile d’araignée ou en réseau. Leur largeur est inférieure à ~0,2 mm et elles n’affectent que l’enduit ou la peinture. Vous pouvez généralement les réparer facilement avec un enduit de rebouchage et une peinture, une fois le matériau bien sec. Ces microfissures ne menacent pas la solidité du mur.

  • Fissures fines : d’une ouverture de 1 à 2 mm maximum, elles peuvent suivre les joints de parpaings (aspect en escalier) ou être verticales. Elles témoignent d’un léger mouvement du bâtiment (petit tassement différentiel par exemple). Sans être immédiatement dangereuses, elles doivent être surveillées. Notez leur évolution (largeur, longueur) sur quelques mois : si elles s’agrandissent ou s’allongent, cela peut annoncer un problème plus sérieux à corriger. En revanche, si elles restent stables, elles pourront être simplement rebouchées plus tard.

  • Lézardes (fissures traversantes) : fissures larges (plus de 2 mm) et profondes, qualifiées de structurelles. Elles traversent l’épaisseur du mur, laissent éventuellement passer l’air ou l’eau, et peuvent s’accompagner de décalages (un côté du mur plus enfoncé que l’autre). Ce type de fissure en maison neuve est alarmant. Par exemple, une fissure en escalier qui descend sous une fenêtre est un signe typique de mouvement de fondation. Si en plus le seuil de la baie vitrée fissure lui aussi, cela indique que le sol s’est affaissé sous la fondation. En présence de lézardes, il faut réagir sans attendre.

4. Les signes qui doivent vous alerter

Quand faut-il s’alarmer pour sa maison neuve ?

Retenez quelques critères simples : la taille de la fissure, son emplacement et son évolution dans le temps. Dès qu’une fissure dépasse ~2 mm de large, qu’elle affecte un élément porteur (mur, dalle) ou qu’elle s’agrandit au fil des semaines, il convient de la prendre au sérieux.

En pratique, si vous observez une fissure inhabituelle :

  • Documentez et surveillez-la : prenez des photos datées, mesurez son ouverture (par exemple en glissant une cale d’épaisseur ou une pièce de monnaie fine) et notez son évolution dans le temps. Si après quelques mois la fissure est restée de faible ouverture et n’a pas évolué, c’est plutôt rassurant : elle est sans doute bénigne et pourra être réparée de manière esthétique. En revanche, si elle s’élargit ou s’étend, c’est le signe d’un mouvement en cours qu’il faut investiguer.
  • Vérifiez l’étendue du phénomène : une fissure isolée peut avoir une cause locale, tandis que plusieurs fissures réparties indiquent un problème plus global (par exemple un tassement généralisé du sol). Regardez si d’autres maisons voisines présentent des fissures similaires suite aux mêmes conditions (sécheresse, travaux alentours, etc.). Si oui, le problème est possiblement lié au sol ou à un événement commun.

5. Garanties et assurances : vos recours en cas de fissures

Si des fissures structurelles apparaissent, sachez que vous n’êtes pas démuni – au contraire, des garanties légales existent pour vous protéger. Pour une maison neuve de moins de 10 ans, le constructeur est couvert par une garantie décennale qui s’applique aux dommages compromettant la solidité de l’ouvrage.

Déclarez sans tarder les fissures à votre constructeur par courrier recommandé, en invoquant la garantie décennale. Celui-ci doit alors faire le nécessaire (réparations, expertise) à ses frais. Si le constructeur tarde ou fait la sourde oreille, activez votre assurance dommages-ouvrage (si vous en avez souscrit une lors de la construction) : elle préfinancera les travaux de réparation sans attendre une décision de justice, puis se retournera contre l’assureur du constructeur si besoin.

Beaucoup de propriétaires ignorent que les fissures structurelles sont couvertes par ces assurances, d’où l’importance de les solliciter en cas de besoin.

Autre cas de figure : si les fissures sont dues à un épisode de sécheresse reconnu comme catastrophe naturelle, c’est l’assurance habitation (garantie catastrophes naturelles incluse) qui jouera.

Un arrêté ministériel doit être publié pour reconnaître l’état de catastrophe naturelle dans votre commune. Pensez à le signaler en mairie dès l’apparition de fissures après une sécheresse, afin que la commune demande cette reconnaissance.

Une fois l’arrêté publié, vous disposez de 30 jours pour déclarer le sinistre à votre assureur habitation. Un expert missionné vérifiera si les fissures sont bien liées à la sécheresse ou à une malfaçon quelconque.

En cas de catastrophe naturelle avérée, l’indemnisation des réparations de fissures se fait généralement dans les 3 mois suivant le rapport d’expertise.

6. Travaux : comment réparer les fissures structurelles

Une fissure superficielle peut être rebouchée avec un simple enduit de réparation. En revanche, ne colmatez jamais à la hâte une fissure structurelle sans traiter la cause profonde, au risque de la voir réapparaître en pire. Les solutions de réparation doivent être prescrites après diagnostic par un professionnel. Selon la gravité et la cause identifiée, on pourra par exemple :

  • Injecter une résine expansée dans le sol pour combler des vides et stabiliser un léger affaissement sous fondation.
  • Poser des tirants ou agrafes pour recoudre la maçonnerie fissurée et renforcer la solidité du mur.
  • Réaliser des reprises en sous-œuvre lorsque le sol ou la fondation sont insuffisants : par exemple ajouter des piliers de soutien, comme des micropieux sous les semelles existantes, afin de répartir la charge sur un sol plus profond et stable.

Ces travaux de réparation lourds ont un coût, mais la bonne nouvelle est qu’ils sont pris en charge financièrement si vous activez vos garanties (décennale, dommages-ouvrage ou assurance catastrophes naturelles selon le cas).

Ne tardez donc pas à déclarer le sinistre et à faire expertiser pour enclencher la prise en charge, puis la consolidation de votre maison.

7. Faites-vous accompagner par des experts

Face à une fissure préoccupante, ne restez pas seul. Il est sage de faire appel à un expert du bâtiment ou un ingénieur géotechnicien pour obtenir un diagnostic indépendant.

Par exemple, une étude de sol de type G5 (mission géotechnique d’ingénierie) peut être menée sur une maison existante afin de déterminer si un défaut de fondation ou une anomalie du sol est en cause, et de proposer les solutions adéquates.

Un œil extérieur permet de confirmer les analyses et d’orienter efficacement les travaux de réparation.

Chez Geo2mo, nous savons que les fissures maison neuve liées au sol sont une préoccupation majeure ces dernières années.

Notre équipe d’experts géotechniques se tient à votre disposition pour vous accompagner, que ce soit pour analyser un terrain avant construction ou pour diagnostiquer des fissures apparues sur votre maison.

N’hésitez pas à nous contacter pour un conseil personnalisé et des solutions efficaces : votre tranquillité et la pérennité de votre maison sont notre priorité.

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Mieux comprendre l'étude de Sol : FAQ SUR L’Expertise Geo2mo

La stabilité et la pérennité de toute construction commencent par une étude de sol approfondie. Cette étape cruciale permet d’identifier la nature du terrain, ses contraintes et ses risques, afin de concevoir des fondations sûres et durables. En confiant cette mission à un expert, vous prévenez les fissures, tassements ou autres désordres structurels coûteux sur vos bâtiments.

Geo2mo est un bureau d’ingénierie géotechnique reconnu qui accompagne les porteurs de projets à travers toute la France. Fort de plus de 500 études de sol réalisées, nos ingénieurs géotechniciens diplômés analysent votre terrain en amont de vos travaux. Nous intervenons pour tout type de projet : vente de terrain, construction de maison individuelle, bâtiment industriel ou réalisation d’une infrastructure routière. Notre approche allie investigations de terrain (sondages, tests in situ) et analyses en bureau d’étude pour vous fournir des préconisations optimisées. En choisissant Geo2mo, vous sécurisez vos fondations et mettez toutes les chances de votre côté pour la réussite de votre projet.

Une étude de sol (ou étude géotechnique) consiste à analyser les caractéristiques d’un terrain avant un projet de construction, afin d’anticiper les risques d’origine géologique. En France, ces études sont encadrées par la norme NF P 94-500, qui définit cinq missions géotechniques standard (missions G1 à G5). Celles-ci couvrent toutes les phases d’un projet, de l’analyse préliminaire du site jusqu’au diagnostic sur ouvrage existant. À travers des sondages, des analyses en laboratoire et des calculs spécialisés, l’étude de sol identifie la nature du sol, la présence éventuelle d’eau souterraine, les zones instables (argiles gonflantes, cavités, etc.) et détermine les contraintes à respecter pour la conception des fondations. Réaliser une étude de sol est indispensable pour assurer la faisabilité et la sécurité de tout projet de construction ou d’aménagement.

Depuis 2020, la réglementation française rend l’étude de sol obligatoire dans certains cas. En particulier, la loi ELAN impose la réalisation d’une étude géotechnique mission G1 avant la vente de tout terrain constructible situé en zone à risque d’argiles (phénomène de retrait-gonflement). De plus, pour obtenir un permis de construire et assurer la conformité de votre projet, une étude de sol appropriée est vivement recommandée, voire exigée, notamment pour les maisons individuelles et lotissements. Ces obligations visent à prévenir les sinistres graves liés à un sol mal connu. En effet, négliger l’étude de sol peut entraîner des dommages coûteux (fondations qui s’enfoncent, fissures structurelles, glissement de terrain) alors qu’un diagnostic préalable permet de construire en toute sécurité et durabilité. En résumé, l’étude de sol est non seulement un gage de sécurité, mais aussi une exigence légale pour bâtir sereinement.

  1. Analyse documentaire : Collecte d’informations existantes sur le site, telles que les cartes géologiques, les études antérieures et les données environnementales.
  2. Investigations de terrain : Réalisation de sondages, de forages et d’essais in situ pour prélever des échantillons de sol et mesurer ses propriétés physiques et mécaniques.
  3. Essais en laboratoire : Analyse des échantillons prélevés pour déterminer des paramètres tels que la granulométrie, la plasticité, la perméabilité et la résistance du sol.
  4. Interprétation des résultats : Évaluation des données recueillies pour identifier les risques géotechniques et formuler des recommandations adaptées au projet de construction.

Le coût d’une étude de sol varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la nature du terrain, la complexité du projet, l’accessibilité du site et l’étendue des investigations nécessaires. En règle générale, le coût représente environ 1 % du montant total du projet de construction.

Selon l’article R112-8 du Code de la construction et de l’habitation, une étude de sol est valable pendant 30 ans, à condition qu’aucun remaniement du sol n’ait été effectué sur le terrain durant cette période.

Ne pas réaliser d’étude de sol expose le projet à des risques significatifs, tels que :

  • Fissurations : Apparition de fissures dans les murs et les fondations dues à des tassements différentiels ou à des mouvements du sol.
  • Affaissements : Déformations ou affaissements de la structure résultant d’une mauvaise adaptation des fondations aux caractéristiques du sol.
  • Coûts supplémentaires : Dépenses imprévues pour des travaux de réparation ou de renforcement, voire la nécessité de reconstruire certaines parties de l’ouvrage.