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Normes géotechniques 2025 : 2 évolutions majeures à connaître

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Le domaine de la géotechnique a récemment connu d’importantes évolutions normatives.

En 2024 et 2025, plusieurs normes géotechniques nouvelles ou révisées ont été publiées, modifiant les références à appliquer pour les études de sol.

Deux changements se démarquent particulièrement : d’une part la généralisation de la série de normes NF EN ISO 17892 pour les essais de sol en laboratoire, qui remplace nos anciens standards nationaux ; d’autre part la parution de la norme NF EN ISO 22477-2 relative aux essais de chargement statique des pieux, venant compléter la réglementation des essais in-situ sur les fondations profondes.

Dans cet article, nous faisons le point sur ces deux nouveautés clés – leur contenu, le contexte de leur mise en place, et les implications pour les professionnels et porteurs de projets.

Normes géotechniques en laboratoire : la nouvelle série NF EN ISO 17892

Depuis plusieurs années, un vaste chantier de normalisation a visé à remplacer les anciennes normes françaises de la série NF P 94-xxx (qui définissaient historiquement les méthodes d’essais de sols en laboratoire) par des normes harmonisées au niveau européen et international.

Ce processus est à présent abouti : l’ensemble des essais courants sur les sols sont couverts par la série NF EN ISO 17892, publiée entre 2014 et 2018 (12 parties) et adoptée en France.

Par exemple, on parlera désormais de la norme NF EN ISO 17892-12 pour l’essai de limites d’Atterberg (limites de liquidité et plasticité), en lieu et place de l’ancienne norme NF P 94-051. De même, la teneur en eau d’un sol se détermine selon la norme NF EN ISO 17892-1 (et son amendement de 2022), le granulométrie selon la NF EN ISO 17892-4, l’essai œdométrique selon la NF EN ISO 17892-5, etc.

Autrement dit, la plupart des référentiels laboratoire commençant par NF P 94- ont été progressivement remplacés par la série NF EN ISO 17892.

Cette transition n’a pas été sans défis.

La mise en application des nouvelles normes ISO par les laboratoires français a rencontré plusieurs problèmes pratiques lors de la réalisation des essais. En effet, qui dit nouvelle méthode dit parfois nouveaux appareils de mesure, nouvelles séquences d’essai, ou critères d’interprétation différents. Par exemple, certains laboratoires ont rapporté des écarts de résultats en appliquant strictement les procédures ISO par rapport aux anciennes habitudes (notamment pour les limites d’Atterberg ou l’essai de cisaillement direct). Consciente de ces difficultés, la profession – réunie au sein de l’USG et de Syntec-Ingénierie – a souhaité clarifier l’application des normes pour lever les ambiguïtés et harmoniser les pratiques. Un groupe de travail a ainsi élaboré des recommandations spécifiques à la série NF EN ISO 17892, publiées en septembre 2024. Ces recommandations, librement téléchargeables sur les sites des syndicats professionnels, fournissent des compléments d’informations et des conseils pour chaque essai (par exemple : préparation des échantillons, critères d’acceptation des résultats, etc.).

Qu’est-ce que cela change concrètement ?

Pour les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’études géotechniques, l’adoption des normes NF EN ISO 17892 implique une plus grande uniformité des essais à l’échelle européenne. Un rapport de laboratoire réalisé en France est désormais bâtit sur les mêmes bases méthodologiques qu’en Allemagne ou en Italie, ce qui facilite la comparaison des données et la reconnaissance mutuelle des résultats. Toutefois, dans un premier temps, il est essentiel de vérifier que le laboratoire géotechnique choisi applique bien ces nouvelles normes. Chez Geo2mo, par exemple, nous avons anticipé cette évolution : nos laborantins ont été formés aux procédures ISO, et nous avons adapté nos modèles de rapports en conséquence (en indiquant la référence NF EN ISO correspondante à chaque essai). Pour les porteurs de projets, cela se traduit par des rapports d’étude de sol plus lisibles et conformes aux exigences actuelles. Enfin, signalons que ce mouvement de normalisation s’inscrit dans un contexte plus large d’évolution des règles de la construction en Europe – avec la future entrée en vigueur de l’Eurocode 7 révisé (génération 2) autour de 2027.

(Pour les curieux, la liste complète des normes NF EN ISO 17892 s’étend de la partie 1 « Teneur en eau » jusqu’à la partie 12 « Limites d’Atterberg », en passant par la densité des particules solides, l’analyse granulométrique, l’œdomètre, l’appareil triaxial UU/CU, le perméamètre, etc.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez des précisions sur une méthode particulière.)

Normes géotechniques pour les pieux : NF EN ISO 22477-2 et chargements statiques

Le second grand changement récent concerne les essais de chargement des pieux. Jusqu’à présent, la référence française en la matière était le règlement national NF P 94-150-2 (datant de 1999) qui décrivait la méthode d’essai statique en traction sur les fondations profondes. En juillet 2024, ce vieux document a été remplacé par la NF EN ISO 22477-2, publiée au niveau international et adoptée comme norme française.

Cette publication vient compléter la famille des normes NF EN ISO 22477 relatives aux essais sur structures géotechniques, dont la partie 1 traitait déjà des essais de chargement statique en compression (pieux sous charge verticale descendante) et d’autres parties des essais dynamiques, essais pressiométriques de chargement de palplanches, etc. En clair, il existe désormais un ensemble cohérent de normes pour tester les fondations et ouvrages géotechniques, en phase avec l’Eurocode 7.

La norme NF EN ISO 22477-2 est alignée explicitement sur les principes de l’Eurocode 7 (EN 1997-1 et EN 1997-2) et de son application française (NF P 94-262). Elle a été développée par le comité ISO/TC 182 (Géotechnique) puis adopté par le CEN/TC 341, ce qui garantit sa légitimité et son harmonisation européenne. L’objectif majeur était de remplacer l’ancienne approche française par un référentiel commun à tous les pays, afin que les essais de chargement de pieux réalisés en France soient compatibles avec les normes européennes et les méthodes de calcul modernes.

D’ailleurs, cette norme a été pensée pour rester compatible avec la seconde génération de l’Eurocode 7 à venir (notamment la future partie 3 dédiée aux calculs des ouvrages géotechniques) et avec la prochaine mise à jour de la norme nationale NF P 94-262 prévue à l’horizon 2027.

Que contient concrètement la NF EN ISO 22477-2 ? Sur le plan technique, elle définit précisément les modalités d’exécution d’un essai de chargement statique en traction sur pieu.

Cela inclut :

  • Les procédures de chargement autorisées – la norme propose deux méthodes possibles, soit un essai avec un seul cycle de chargement-déchargement, soit un essai avec deux cycles successifs. En France, la pratique usuelle était l’essai à un cycle (montée par paliers successifs jusqu’à la charge max puis décharge), et la norme le reconnaît en indiquant qu’une succession d’environ 8 paliers de 60 minutes peut être utilisée (avec un allègement possible des premiers paliers si les déplacements se stabilisent vite). La méthode alternative à deux cycles (montée-décharge puis remontée plus poussée) est également décrite, ce qui offre de la flexibilité selon les besoins du projet.
  • Les exigences de mesure et d’équipement – la nouvelle norme fixe des critères stricts sur la qualité des mesures et l’installation du dispositif d’essai. Par exemple, elle demande une précision de 0,1 mm sur la mesure des déplacements du pieu pendant l’essai, afin de détecter finement le comportement en fluage. De même, elle spécifie les distances minimales pour les appuis des poutres de référence (au moins 2,5 m ou 3,5 diamètres du pieu) afin de s’affranchir des mouvements du sol autour du pieu testé. Les systèmes de réaction (masse du contre-poids ou ancrages) doivent être dimensionnés et positionnés selon des prescriptions garantissant la sécurité et la qualité de l’essai. En somme, la norme encadre très finement l’instrumentation et la mise en œuvre pour fiabiliser les résultats.
  • Les critères d’interprétation – la NF EN ISO 22477-2 fournit également un cadre pour interpréter l’essai. Elle définit notamment comment déterminer la charge maximale d’essai à appliquer en fonction des paramètres de calcul (classes de conséquences de l’ouvrage, niveau de justification requis, etc. en lien avec l’Eurocode 7 et la norme NF P 94-262). Elle précise la méthode pour évaluer la charge critique de fluage (c’est-à-dire le palier de charge à partir duquel le pieu présente un fluage excessif) – la norme propose une méthode standard et même une méthode alternative (90% de la charge où les courbes temps-déplacement deviennent linéaires) pour tenir compte des cas où la rupture n’est pas franche. Enfin, elle rappelle les principes de classification des essais : essai préalable (sur pieu sacrifié, visant la rupture géotechnique pour affiner le dimensionnement), essai de conformité (sur un pieu de l’ouvrage, visant à vérifier que sa performance atteint celle de la conception, sans possibilité de remettre en cause le dimensionnement) et essai de contrôle (sur un échantillon de pieux en fin de travaux, pour vérifier la qualité d’exécution). Ces définitions étaient partiellement présentes dans les textes français antérieurs, mais l’ISO les formalise pour une compréhension commune entre pays.

Pourquoi est-ce important pour vos projets ?

  • D’une part, cette norme assure que les essais de chargement en traction réalisés désormais en France fourniront des résultats reconnus internationalement et directement utilisables dans le cadre des calculs aux Eurocodes. Si vous faites réaliser un essai de chargement sur pieu (par exemple pour valider la capacité portante d’un nouveau type de fondation sur un site donné), vous pouvez être certain que l’ingénieur Geo2mo appliquera la méthode normalisée appropriée et interprétera les résultats selon le dernier référentiel en vigueur.
  • D’autre part, la publication de la NF EN ISO 22477-2 incite les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre à mieux intégrer ces essais dans leurs projets. Puisque la norme souligne l’intérêt des essais préalables pour optimiser le dimensionnement (avec possibilité de redéfinir les paramètres de calcul si les essais montrent une meilleure résistance du sol), il peut être rentable d’investir dans un essai de chargement au début d’un projet de fondations profondes importantes – on peut ainsi affiner la longueur ou le nombre de pieux nécessaires en toute sécurité. À l’inverse, la norme rappelle que les essais de conformité en cours de chantier, bien qu’ils vérifient la qualité, ne permettent pas de modifier le dimensionnement en profondeur (ils servent à valider l’exécution). Ces clarifications aident à mieux planifier les campagnes d’essais et à allouer le budget au bon moment du projet.

En synthèse, l’arrivée de la NF EN ISO 22477-2 marque un pas de plus vers l’harmonisation internationale des pratiques géotechniques. Couplée à la série NF EN ISO 17892 pour les laboratoires, elle offre un langage commun aux géotechniciens européens, du terrain jusqu’au calcul.

Pour un bureau d’études comme Geo2mo, se conformer à ces nouvelles normes est une évidence : cela garantit à nos clients des prestations à la pointe de la réglementation et de la technique.

Notre expertise géotechnique s’appuie sur cette veille normative active, car nous savons qu’une conception fiable des ouvrages passe par l’utilisation des dernières références en vigueur.

Vous avez des questions sur l’application d’une norme géotechnique particulière pour votre projet ?

N’hésitez pas à contacter Geo2mo – notre équipe se fera un plaisir de vous renseigner et de vous accompagner, de l’étude de sol initiale jusqu’au contrôle qualité en fin de chantier.

Vous pouvez également parcourir nos ressources en ligne pour plus d’articles techniques sur la géotechnique.

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Mieux comprendre l'étude de Sol : FAQ SUR L’Expertise Geo2mo

La stabilité et la pérennité de toute construction commencent par une étude de sol approfondie. Cette étape cruciale permet d’identifier la nature du terrain, ses contraintes et ses risques, afin de concevoir des fondations sûres et durables. En confiant cette mission à un expert, vous prévenez les fissures, tassements ou autres désordres structurels coûteux sur vos bâtiments.

Geo2mo est un bureau d’ingénierie géotechnique reconnu qui accompagne les porteurs de projets à travers toute la France. Fort de plus de 500 études de sol réalisées, nos ingénieurs géotechniciens diplômés analysent votre terrain en amont de vos travaux. Nous intervenons pour tout type de projet : vente de terrain, construction de maison individuelle, bâtiment industriel ou réalisation d’une infrastructure routière. Notre approche allie investigations de terrain (sondages, tests in situ) et analyses en bureau d’étude pour vous fournir des préconisations optimisées. En choisissant Geo2mo, vous sécurisez vos fondations et mettez toutes les chances de votre côté pour la réussite de votre projet.

Une étude de sol (ou étude géotechnique) consiste à analyser les caractéristiques d’un terrain avant un projet de construction, afin d’anticiper les risques d’origine géologique. En France, ces études sont encadrées par la norme NF P 94-500, qui définit cinq missions géotechniques standard (missions G1 à G5). Celles-ci couvrent toutes les phases d’un projet, de l’analyse préliminaire du site jusqu’au diagnostic sur ouvrage existant. À travers des sondages, des analyses en laboratoire et des calculs spécialisés, l’étude de sol identifie la nature du sol, la présence éventuelle d’eau souterraine, les zones instables (argiles gonflantes, cavités, etc.) et détermine les contraintes à respecter pour la conception des fondations. Réaliser une étude de sol est indispensable pour assurer la faisabilité et la sécurité de tout projet de construction ou d’aménagement.

Depuis 2020, la réglementation française rend l’étude de sol obligatoire dans certains cas. En particulier, la loi ELAN impose la réalisation d’une étude géotechnique mission G1 avant la vente de tout terrain constructible situé en zone à risque d’argiles (phénomène de retrait-gonflement). De plus, pour obtenir un permis de construire et assurer la conformité de votre projet, une étude de sol appropriée est vivement recommandée, voire exigée, notamment pour les maisons individuelles et lotissements. Ces obligations visent à prévenir les sinistres graves liés à un sol mal connu. En effet, négliger l’étude de sol peut entraîner des dommages coûteux (fondations qui s’enfoncent, fissures structurelles, glissement de terrain) alors qu’un diagnostic préalable permet de construire en toute sécurité et durabilité. En résumé, l’étude de sol est non seulement un gage de sécurité, mais aussi une exigence légale pour bâtir sereinement.

  1. Analyse documentaire : Collecte d’informations existantes sur le site, telles que les cartes géologiques, les études antérieures et les données environnementales.
  2. Investigations de terrain : Réalisation de sondages, de forages et d’essais in situ pour prélever des échantillons de sol et mesurer ses propriétés physiques et mécaniques.
  3. Essais en laboratoire : Analyse des échantillons prélevés pour déterminer des paramètres tels que la granulométrie, la plasticité, la perméabilité et la résistance du sol.
  4. Interprétation des résultats : Évaluation des données recueillies pour identifier les risques géotechniques et formuler des recommandations adaptées au projet de construction.

Le coût d’une étude de sol varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la nature du terrain, la complexité du projet, l’accessibilité du site et l’étendue des investigations nécessaires. En règle générale, le coût représente environ 1 % du montant total du projet de construction.

Selon l’article R112-8 du Code de la construction et de l’habitation, une étude de sol est valable pendant 30 ans, à condition qu’aucun remaniement du sol n’ait été effectué sur le terrain durant cette période.

Ne pas réaliser d’étude de sol expose le projet à des risques significatifs, tels que :

  • Fissurations : Apparition de fissures dans les murs et les fondations dues à des tassements différentiels ou à des mouvements du sol.
  • Affaissements : Déformations ou affaissements de la structure résultant d’une mauvaise adaptation des fondations aux caractéristiques du sol.
  • Coûts supplémentaires : Dépenses imprévues pour des travaux de réparation ou de renforcement, voire la nécessité de reconstruire certaines parties de l’ouvrage.