Lors de la conception d’un projet de construction, l’étude de sol G2 est un passage obligé pour définir des fondations sûres et optimisées.
Mais saviez-vous que cette mission G2 se décline en deux phases distinctes ?
On parle de G2 AVP (pour Avant-Projet) et de G2 PRO (pour Projet).
Si ces termes vous semblent un peu techniques, pas d’inquiétude : nous allons expliquer simplement la différence entre une étude G2 AVP et une étude G2 PRO, et pourquoi les deux sont souvent nécessaires à la réussite de votre projet.
Qu’est-ce qu’une étude de sol G2 et à quoi sert-elle ?
La mission G2 est une étude géotechnique de conception.
Elle intervient après l’étude préalable de site (mission G1) et a pour but d’étudier le sol en détail en fonction d’un projet de construction défini.
Concrètement, une étude de sol G2 comprend des investigations sur le terrain (forages, sondages géotechniques, essais en laboratoire sur des échantillons) et des calculs réalisés par l’ingénieur géotechnicien.
Le résultat de la mission G2 est un rapport géotechnique complet qui va permettre à l’architecte et à l’ingénieur structure de dimensionner correctement les fondations et ouvrages en terre (pentes, murs de soutènement, etc.).
En somme, sans étude G2, on construirait à l’aveugle ; avec l’étude G2, on adapte la construction à la nature du sol pour garantir la stabilité et éviter des pathologies ultérieures (fissures, tassements…).
Maintenant, pourquoi y a-t-il deux phases AVP et PRO ?
Parce que l’étude se déroule généralement en parallèle de l’avancement du projet architectural, avec un premier volet pour cadrer le dimensionnement, puis un second pour finaliser une fois les plans figés.
La phase G2 AVP (Avant-Projet) : sécuriser l’avant-projet
L’étude G2 AVP est réalisée en phase d’avant-projet, c’est-à-dire alors que les plans de la construction sont encore préliminaires.
Son objectif est d’éclairer l’architecte et le maître d’ouvrage sur les solutions envisageables et les risques à prendre en compte, avant le dépôt du permis de construire par exemple.
Comment se déroule un G2 AVP ?
Le géotechnicien commence par étudier le contexte : nature géologique connue, historique du site, etc. Ensuite, il mène des sondages géotechniques exploratoires sur le terrain (par exemple 2 à 4 forages de profondeur modérée, comme 5 à 8 m, et éventuellement des essais in situ type pénétromètre ou infiltration s’il y a lieu).
À partir de ces investigations, l’ingénieur établit un modèle géotechnique préliminaire du sol (stratigraphie, portance, présence d’argile, niveau de roche, etc.).
Sur cette base, le rapport G2 AVP va proposer une approche de dimensionnement : par exemple, il pourra recommander à ce stade des fondations de type semelles filantes de 1 m de profondeur, ou bien indiquer qu’une solution sur pieux pourrait être nécessaire si le bâtiment est très lourd et le bon sol trop profond.
L’étude AVP reste au niveau des principes : elle ne donnera pas toutes les côtes définitives, mais orientera le choix technique. Elle va aussi signaler les risques géotechniques majeurs à anticiper (glissement de terrain possible, retrait-gonflement d’argile, tassement différentiel entre deux zones…).
En résumé, le G2 AVP sert à sécuriser l’avant-projet en évitant de partir sur une conception inadaptée au sol. Par exemple, s’il révèle que le sol en place est très compressible sur 5 mètres, l’architecte saura qu’il faut prévoir un vide sanitaire ou des fondations profondes, plutôt qu’une simple dalle sur terre-plein.
Mieux vaut l’apprendre à ce stade où on peut ajuster les plans, plutôt qu’une fois le chantier commencé !
La phase G2 PRO (Projet) : dimensionnement final des fondations
Après le G2 AVP et une fois le projet architectural affiné (plans d’exécution, choix définitifs de structure), on réalise la seconde étape : l’étude G2 PRO.
Cette phase, en quelque sorte, finalise le travail en fournissant toutes les données géotechniques nécessaires pour l’entreprise de construction et l’ingénieur structure.
Quelles sont les différences de contenu par rapport au G2 AVP ?
Durant la phase PRO, le géotechnicien dispose des plans d’exécution précis et notamment des descentes de charges du futur bâtiment (c’est-à-dire les charges que les fondations devront supporter, calculées par l’ingénieur structure). À partir de ces informations :
- Il peut compléter les investigations si nécessaire par des sondages supplémentaires ciblés à l’emplacement exact des futures fondations critiques, ou plus profonds si l’AVP avait été limité.
- Surtout, il va effectuer le dimensionnement détaillé. Par exemple, là où le G2 AVP disait « probablement des semelles filantes de ~1 m », le G2 PRO va calculer que « les semelles filantes devront faire 1,20 m de largeur, être ancrées à 0,90 m de profondeur minimum, avec 4 barres HA12 en longrine », etc. (Ce ne sont que des illustrations, chaque projet aura ses chiffres.)
- Il précise également les méthodes d’exécution à suivre : par exemple, béton de propreté recommandé au fond des fouilles, blindage des tranchées si le sol est instable, séchage du sol si humide, etc.
- Le rapport G2 PRO peut inclure des spécifications pour les matériaux de remblais, ou mettre en garde sur la nécessité de pomper l’eau si la nappe est rencontrée durant le terrassement.
En somme, l’étude G2 PRO est beaucoup plus précise et engageante : c’est le document sur lequel on va se baser pour construire. Il n’y a plus de « options » ou de grandes marges d’incertitude ; tout est défini pour assurer la stabilité de l’ouvrage.
Le G2 PRO sert souvent de référence dans le marché de travaux (pour que l’entreprise sache exactement ce qui est attendu en termes de fondations, amélioration de sol éventuelle, etc.).
G2 AVP vs G2 PRO : pourquoi les deux sont importants ?
On pourrait se demander : pourquoi ne pas faire directement une étude G2 PRO et basta ? En réalité, découper en deux phases offre plusieurs avantages :
- Économique : La phase AVP est moins coûteuse que la PRO et permet de tester plusieurs hypothèses sans engager des analyses trop poussées sur toutes. Si le projet s’arrêtait ou changeait radicalement, on n’aura pas tout dépensé d’un coup. Aussi, le G2 AVP évite de surdimensionner inutilement dès le départ ; il donne juste ce qu’il faut pour guider le projet.
- Technique : Le G2 AVP permet de détecter très tôt des problèmes qui peuvent nécessiter de revoir la conception (ex : besoin d’un sous-sol allégé, de déplacer le bâtiment sur la parcelle, etc.). Tandis que le G2 PRO intervient sur un projet figé. Si on découvrait un problème majeur seulement au G2 PRO, ce serait tardif et coûteux à corriger dans les plans.
- Itératif : En deux étapes, on affine progressivement. Le G2 AVP fournit un premier modèle du sol ; le G2 PRO le peaufine. Parfois le G2 AVP suffit à conclure que le projet ne présente pas de difficulté et le G2 PRO sera une simple formalité. Mais s’il y a des incertitudes, on peut orienter la PRO pour les lever spécifiquement.
- Conformité assurantielle : Pour les grands projets, il est généralement exigé de produire une étude géotechnique à chaque grande phase (avant-projet, projet). Les bureaux de contrôle technique aiment voir qu’un G2 AVP a été fait, puis un G2 PRO, cela montre une démarche rigoureuse. De plus, la loi et les normes encouragent cette progression (la norme NFP 94-500 formalise ces missions distinctes).
Exemple : un projet optimisé grâce aux deux phases G2
Prenons l’exemple d’un immeuble collectif de 4 étages à construire sur un terrain dont on sait peu de choses. Le G2 AVP est lancé et révèle, après quelques forages, que le sol superficiel (0-3 m) est très hétérogène avec des anciens remblais, mais qu’un bon sol rigide est présent à partir de 3,5 m de profondeur.
Le rapport AVP suggère deux options : soit décaisser les remblais et fonder sur le bon sol à 3,5 m (fondations directes profondes), soit envisager des micropieux passant à travers les remblais.
Les ingénieurs du projet examinent ces options en termes de coût et faisabilité pendant l’avant-projet.
Au moment du projet définitif, l’option retenue est celle des semelles profondes à 3,5 m (moins coûteuse que les micropieux ici).
Le géotechnicien réalise alors le G2 PRO pour dimensionner précisément ces semelles : combien, quelle largeur, quel ferraillage, etc., en utilisant les charges exactes de l’immeuble.
Il complète aussi un sondage jusqu’à 6 m à l’emplacement de l’ascenseur pour vérifier l’homogénéité du bon sol. Le rapport G2 PRO final donne le feu vert avec tous les chiffres : semelle sous chaque poteau de 2 m x 2 m, profondeur 3,5 m, béton armé HA… etc.
Il prévoit un contrôle géotechnique en cours de chantier (mission G3) pour vérifier l’enlèvement complet des remblais sous les semelles.
Grâce à la démarche en deux temps, le maître d’ouvrage a pu comparer les solutions après l’AVP, optimiser son budget fondations, et arriver en phase PRO avec une solution solide et économique.
Sans G2 AVP, l’équipe aurait peut-être opté d’emblée pour une solution plus conservatrice (et coûteuse) par manque d’information, ou pire, aurait découvert les remblais trop tard.
Pour conclure : retenez l’utilité de chaque phase
En bref, G2 AVP et G2 PRO sont deux volets complémentaires de l’étude de sol de conception.
Le G2 AVP balise le terrain et éclaire les choix dès l’avant-projet, tandis que le G2 PRO confirme et chiffre tout avant la construction.
Si vous êtes maître d’œuvre ou maître d’ouvrage, assurez-vous de bien prévoir ces deux étapes dans votre calendrier : c’est un gage de sérénité.
Chez geo2mo, nous accompagnons nos clients tout au long de cette démarche.
Nos ingénieurs peuvent réaliser la mission complète G2 AVP + PRO, en coordination avec votre architecte, pour que votre projet repose sur des bases saines.
N’hésitez pas à nous consulter pour toute question sur le déroulement d’une étude G2.
(Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre Guide des prix des études de sol (G1 à G5) afin d’estimer le budget d’une G2, ou lire notre Étude de cas sur un projet réel où l’étude de sol G2 a fait la différence.)