L’essor rapide du photovoltaïque au sol s’accompagne d’une pression foncière croissante et d’exigences de plus en plus strictes de la part des financeurs. Une étude de sol PV est aujourd’hui considérée comme indispensable pour sécuriser le projet.
Elle permet notamment de vérifier la capacité du sol à supporter les structures et d’éviter tout affaissement ou glissement dangereux .
La loi n°2023-175 du 10 mars 2023 (loi APER) accélère le déploiement des énergies renouvelables, en particulier le photovoltaïque au sol. Elle instaure des zones d’accélération des ENR sur certains sols agricoles et naturels, facilitant l’implantation des projets PV au sol.
Ces dispositions sont complétées par un décret d’avril 2024 précisant les critères d’agrivoltaïsme (fusion PV + agriculture).
Dans cet article, nous vous proposons un parcours complet (phases G1, G2, G3) adapté aux parcs PV au sol, avec les repères techniques clés (charges permanentes et climatiques, ancrages, glissements, portance) et une approche « projet » (pistes d’accès, tranchées câbles, phasage).
Vous découvrirez aussi la méthodologie GEO2MO pour une étude « clé en main », et un cas pratique agrivoltaïque en Occitanie.
Quand réaliser une étude de sol pour panneaux solaires au sol ?
Typologie de projets concernés
- Centrales photovoltaïques au sol sur sols dégradés : grandes fermes solaires implantées sur des friches industrielles, des terrains artificialisés (parkings, anciens garages), des talus routiers ou des carrières abandonnées. Ce sont souvent des projets de plusieurs hectares (puissance de centaines de kWc à plusieurs dizaines de MWc).
- Projets agrivoltaïques légers sur terres agricoles : configurations où l’installation PV est conçue pour coexister avec l’agriculture (cultures, pâturages, vergers). On utilise généralement des structures surélevées et des ancrages réversibles (pieux vissés, micropieux, plots légers) pour préserver l’activité agricole sous les panneaux . Les critières légaux imposent en effet que les modules soient situés sur une parcelle agricole et contribuent durablement au maintien ou au développement d’une production agricole .
Seuils de puissance / surface typiques
- Parcs solaires moyens à grands : de quelques centaines de kWc (micro-parcs) jusqu’à plusieurs dizaines de MWc. Par exemple, des champs PV sur 10–20 hectares peuvent dépasser 10 MWc. En France, on observe des centrales solaires au sol atteignant « plusieurs dizaines de MWc » .
- Microcentrales et démonstrateurs (<1 MWc) : même les très petits projets (ex. quelques kWc à quelques centaines de kWc) bénéficient d’une étude de sol proportionnée. Pour optimiser les coûts, on adapte alors le programme d’investigations (moins de sondages) tout en traitant les points critiques (compactage, portance de pistes, ancrages). Les enseignements tirés peuvent servir de base à des projets plus grands.
Moments clés pour déclencher l’étude géotechnique
- Phase amont (screening foncier) : dès les premières étapes de faisabilité ou de prospection, un pré-diagnostic géotechnique est recommandé. À ce stade, on analyse le site (pentes, risques d’aléas comme remblais instables, cavités, retrait-gonflement des argiles, …) grâce aux cartes géologiques et aux bases BRGM/Géorisques. On identifie rapidement les zones demandant investigation (talus raides, remblais suspects, nappes proches, etc.). Ce screening oriente la sélection des sites potentiels.
- Avant dépôt des autorisations/autofinancement : la phase G2 AVP (Avant-Projet) du maître d’œuvre nécessite une étude de conception approfondie. On lance alors un programme d’investigations ciblé (sondages in situ et en labo) pour caler le modèle géotechnique du site. Les résultats valident les ancrages (taille et nombre de pieux/plots), les terrassements nécessaires (plates-formes, pentes corrigées) et la conception d’ensemble (pistes, zones d’implantation). Ces données sont cruciales pour boucler les dossiers de permis de construire, ICPE ou financement.
- Avant travaux (phase G2 PRO / G3) : une fois le financement accordé, on complète souvent l’étude : ajustement des hypothèses initiales selon le foncier réel rencontré (ex. présence de remblais non déclarés, couches molles localisées). Les hypothèses de portance sont recalées sur les sondages définitifs, et on anticipe les imprévus géotechniques. Pendant l’exécution (G3), on contrôle les forages de pieux, on vérifie la portance des plateformes (pistes, poste de livraison), et on gère les surprises (poches molles, exfiltration d’eau, etc.) sur le chantier.
Cadre réglementaire et foncier : loi APER, agrivoltaïsme & zones d’accélération
Rappel synthétique de la loi APER :
La loi APER (mars 2023) vise à accélérer massivement la production d’ENR (solaire, éolien, biomasse…) en France.
Pour le PV au sol, la loi a créé des « zones d’accélération » où certains sols incultes ou dégradés sont orientés prioritairement vers le solaire.
Les installations PV sur ces sols pourront bénéficier d’instructions allégées si elles répondent aux critères (ex. réversibilité, activités agricoles préservées).
En pratique, la loi impose aux SCOT/PLU et autres documents locaux de délimiter ces zones ENR .
Les projets PV sol doivent rester compatibles avec le zonage et les servitudes locales. Ils sont conditionnés par la planification territoriale (SCOT, PLU, cartes communales).
Par exemple, une zone agricole visée par un projet photovoltaïque devra figurer dans le document d’urbanisme comme zone agrivoltaïque ou agricole non protégée.
Des études d’impact (biodiversité, paysage, hydraulique) et des consultations (communes, services de l’État) complètent le cadre.
Spécificités de l’agrivoltaïsme léger
L’agrivoltaïsme est défini par la loi comme l’installation de modules PV sur une même parcelle agricole, tout en maintenant durablement la production agricole sur ce terrain . Concrètement, il faut garantir qu’une activité agricole significative (volume de production ou revenu) reste possible sous les panneaux . En contrepartie, ces ouvrages solaires sont strictement limités dans le temps (durée d’autorisation limitée) et doivent être réversibles (démontables) sans dégradation durable du sol.
À côté des agrivoltaïques au sens strict, la réglementation introduit aussi les projets PV “compatibles avec l’agriculture” (section 9 du code de l’urbanisme) . Ces centrales en zone agricole doivent suivre un document-cadre départemental prévoyant les sols éligibles (ex. friches agricoles, anciennes carrières, terrains pollués…). Elles restent subordonnées à des prescriptions (maintien des fonctions écologiques du sol) et peuvent être soumises à des garanties de réhabilitation en fin de vie.
La loi APER précise que toute installation agrivoltaïque (ou agri-compatible) en zone agricole doit prévoir son démontage complet à la fin d’exploitation. Le propriétaire du terrain doit constituer des garanties financières pour la remise en état . Cette exigence légale renforce le principe de retour à l’état initial du sol, et incite à privilégier dès le début les techniques à faible empreinte (ancrages démontables, terrassements limités, etc.).
Contraintes d’urbanisme & environnement
Le projet doit être autorisé par la commune (permis de construire ou déclaration) selon son zonage (agricole, naturel…). Il faut vérifier qu’aucune servitude (protection des paysages, site classé, Natura 2000, ZNIEFF, etc.) n’interdit l’implantation. Les nouveaux textes limitent aussi l’occupation des terres agricoles pour le PV : ex. les zones agricoles protégées (NAP, ZPPAUP) ou certains périmètres d’aménagement foncier sont exclus.
Tout projet photovoltaïque doit prendre en compte les risques du site. Sont concernés : les inondations (PPRI), les glissements de terrain connus, le retrait-gonflement des argiles (RGA) (cartes BRGM), les cavités souterraines (calcaires, mines), et les remblais instables. Par exemple, un terrain argileux soumis à assèchement est soumis à un PPR entrainant des prescriptions de fondation. Les géorisques (site Géorisques.gouv.fr) fournissent des cartes et données sur ces aléas. Une étude de sol intègre ces contraintes (pieux plus profonds en argile expansive, drainage sur zone humide, consolidation de remblais, etc.).
L’étude géotechnique s’insère parmi les études d’impact, hydrauliques ou écologiques requises. Ses conclusions techniques alimentent notamment le mémoire technique de stabilité du projet (annexe des dossiers d’autorisation et d’assurance). En d’autres termes, les calculs de portance et de glissement fournis par l’étude servent à démontrer aux autorités et aux assureurs que la ferme solaire sera sûre (fondations solides, pas de mouvements différés).
Particularités géotechniques des centrales photovoltaïques au sol
Typologie de structures et d’ancrages
Les structures porteuses varient selon les projets. On trouve majoritairement des châssis fixes inclinés (généralement vers le sud) ou des trackers mono-axe (suiveurs solaires) pour maximiser la production. Les projets agrivoltaïques légers peuvent utiliser des structures surélevées, laissant un espace pour les cultures ou le bétail sous les panneaux.
- Ancrages profonds : les solutions classiques sont les pieux battus ou vissés en acier. Ces pieux sont enfoncés dans le sol (mécaniquement ou par vissage) pour atteindre une couche porteuse. Ils offrent une grande résistance latérale et à l’arrachement.
- Micropieux : alternative consistant à forer de petits forages inclinés ou verticaux dans des sols difficiles ou stratifiés, puis à couler du béton armé. Utile en présence de nappe phréatique ou de remblais hétérogènes.
- Plots béton (dalles préfabriquées) : fondations superficielles installées sur des sols homogènes. Ce sont des blocs en béton renforcé ancrés par leur propre poids. Ils conviennent aux sols stables en surface.
- Longrines légères : ce sont des poutres de liaison (en béton précontraint, bois ou acier) posées sur plusieurs plots ou pieux courts, pour répartir les charges sur un sol moyennement résistant. Elles sont rares mais utiles en terrain hétérogène pour relier plusieurs pieux proches.
Charges et sollicitations à considérer
- Charges permanentes : masse propre de la structure et des modules, poids des câbles (électriques, fibres), et parfois charges dues à l’équipement agricole (serres, clôtures, etc.) conservé sous les panneaux. Ces charges verticales définissent la portance statique minimale attendue du sol.
- Charges climatiques : en France, on prend en compte le vent (qui peut générer une importante poussée et un effet d’arrachement sur les modules), les neiges (en régions froides, pour valider la résistance de la structure) et la pluie battante. Dans certaines zones (Antilles, Corse), le risque sismique peut aussi être évalué. Ces sollicitations dynamiques sont appliquées sur les structures et transmettent des efforts aux ancrages.
- Sollicitations spécifiques : on vérifie notamment la résistance à l’arrachement par le vent des pieux (traction sous vent extrême) et le flambement potentiel des pieux fins sous charge de compression. Sur terrains inclinés, l’étude calcule le risque de glissement du module ou du châssis sur la pente. En effet, la structure peut générer un effort horizontal poussé, cumulatif sur la longueur du rang de panneaux, susceptible de faire glisser le support (surtout si des remblais sont impliqués) .
Contraintes de durabilité & de maintenance
- Cycles de fonctionnement : certains projets agrivoltaïques mobiles (suiveurs, structures ajustables) entraînent un nombre de cycles bien supérieur aux installations fixes. Il faut alors vérifier la fatigue des ancrages métalliques et des charpentes. Les liaisons boulonnées sont privilégiées pour faciliter l’entretien.
- Corrosion : l’agressivité du sol (taux de chlorures, sulfates, acidité) doit être caractérisée en laboratoire . Un sol très salin (littoral) ou pollué (anciennes installations industrielles) peut provoquer une corrosion accélérée des pieux en acier et dégrader le béton. On prescrit alors des aciers galvanisés ou inox, des bétons spéciaux pour sols sulfatiques, et des traitements anticorrosion.
- Maintenance et trafic : les pistes d’accès et de maintenance (tracteurs, camions légers) exercent des charges répétées sur les plateformes. Il faut dimensionner les couches de forme pour supporter ce trafic sans tassement excessif. Par ailleurs, l’accès régulier (nettoyage, réglage) implique souvent le passage d’engins lourds sur des sols potentiellement tendres (prime à la consolidation des remblais). Ces facteurs influencent la mise en œuvre (compactage soigné) et les contrôles en phase travaux.
Parcours type d’une étude géotechnique “photovoltaïque sol”
Phase G1 — Étude géotechnique préalable “photovoltaïque sol”
La phase G1 comprend un état des lieux géotechnique. On analyse la topographie (pentes, altimétrie), le contexte géologique régional, l’historique du foncier (anciens remblais, carrières, usages antérieurs). On effectue un screening des aléas : consultation des cartes RGA (argiles), PPR inondation, cavités/karst, glissements connus, couvert de remblais. Cette étape ne comprend pas d’investigations sur site (très peu de sondages), mais pose les hypothèses de départ. On identifie également les zones potentielles de terrassement (pistes, plateforme poste onduleurs) pour pré-dimensionner grossièrement les volumes de déblais/remblais.
Phase G2 AVP — Étude de conception préliminaire
La phase G2 AVP prévoit un programme d’investigations géotechniques ciblé pour la centrale solaire :
- Sondages pénétrométriques (CPT, DPSH, PANDA, pénétromètre dynamique) réalisent un maillage dense des emplacements des futurs pieux/plots afin de définir la stratification en surface et la portance locale.
- Sondages carottés (forages) ponctuels complètent le profil géologique jusqu’à la couche cimentante (roche saine ou sols très durs). Les résultats de ces essais alimentent ensuite le modèle géotechnique du site : l’organisation des couches (humides, argileuses, limoneuses, roches), les niveaux d’ancrage cible, le niveau de nappe phréatique, les hétérogénéités. On délimite des zones homogènes (« familles géotechniques ») correspondant par exemple à des plateaux durs, des talwegs molassiques, des poches de remblai meuble. Ce modèle préliminaire sert de base aux calculs structurels et à l’arbitrage des solutions de fondation avant le dimensionnement final.
Phase G2 PRO — Dimensionnement détaillé
En phase G2 PRO (projet), on affine le dimensionnement des fondations photovoltaïques avec le bureau d’études structure et installation PV. Les hypothèses (coefficient de frottement, résistance des pieux) sont recalées sur les données réelles relevées. Le géotechnicien fournit alors des tableaux d’efforts admissibles par ancrage : par exemple le port en compression et traction d’un pieu vissé ou le portance d’un plot béton, dans chaque zone géotechnique. On effectue les vérifications de stabilité : glissement de la structure sur pente (calcul en équilibre limite), renversement du module, stabilité des talus formés. Les écarts de portance entre zones (ex. affleurements rocheux vs remblais mous) sont alors intégrés dans les plans de terrassement.
Phase G3 — Suivi géotechnique d’exécution
Pendant la construction, la mission G3 adapte le projet au réel rencontré. On suit les investigations in-situ : chaque pieu/crapaudine installé fait l’objet de mesures de refus et de pénétration. Si nécessaire, on ajuste le nombre ou la longueur des pieux en fonction des refus mesurés sur site. On contrôle la compacité des remblais de plateforme (pistes, poste onduleurs) via des essais de densité. En cas d’imprévus (remblais non détectés, poches molles plus profondes, nappe jaillissante), on propose des mesures correctives (injections, pieux additionnels, drainages ponctuels). Cette phase garantit que la réalité du chantier reste conforme au dimensionnement, minimisant les reprises coûteuses.
Éventuels diagnostics G5
Une mission G5 (diagnostic géotechnique) peut être utile notamment pour :
- Rehausse ou densification d’un parc existant : par exemple l’ajout de nouveaux rangs de panneaux ou l’extension d’une centrale en place. L’étude vérifie que les fondations actuelles peuvent supporter la charge supplémentaire ou identifie les renforcements nécessaires.
- Agrivoltaïsme sur site fragilisé : pour des projets agrivoltaïques sur terrains déjà sensibles (sols très argileux déjà fissurés, limons hydromorphes, érosion existante), une expertise complémentaire (études G5) aide à confirmer la faisabilité agricole parallèle (drainage, profondeurs d’ancrage adaptées, etc.).
Contenu technique d’une étude de sol pour panneaux solaires au sol
Investigations et essais
Le programme d’investigations dépend de la taille du projet. On établit un maillage de points d’essai proportionnel à la puissance installée (par exemple un CPT tous les 200–500 m²). En plus des sondages géophysiques ou pénétrométriques sur piquets, on réalise des forages carottés pour échantillonner les couches jusqu’à la base portante. Sur ces prélèvements, on effectue plusieurs analyses en laboratoire : granulométrie (distribution des grains), limites d’Atterberg (plasticité des argiles, qui révèle le risque de retrait–gonflement) et humidité naturelle. Des analyses chimiques complètent le bilan : détermination du taux de chlorures et de sulfates ainsi que le pH, pour évaluer l’agressivité du sol envers l’acier et le béton . Ces résultats précisent la portance du terrain et les propriétés critiques (compacité, sensibilité au tassement, corrosivité).
Modèle géotechnique et zonage du site
À partir des essais, on élabore un profil type des sols du site : couche superficielle végétale (humus), remblais ou limons, argiles ou sables, jusqu’aux horizons porteurs (grès, roches mères, marne dure, etc.). Ce profil sert à définir le modèle géotechnique : chaque strate est caractérisée (poids volumique, angle de frottement, cohésion, module de déformation). On établit des cartes de zonage géotechnique sur le plan du projet : par exemple, on distingue les zones « sol ferme en roche affleurante » des zones « limon meuble d’1 m sur substratum argileux ». Ce zonage permet de caler très précisément les longueurs de pieux ou profondeurs de plots par secteur, en tenant compte des variations locales du sol.
Dimensionnement des ancrages et des fondations
Les ancrages (pieux ou plots) sont dimensionnés selon les normes en vigueur (Recommandations CFMS 2025 pour les fondations PV au sol, Eurocode 7, DTU 13.2…) . Les critères usuels sont :
- Pieux vissés/battus : on calcule la portance ultime en pointe et le frottement latéral sur tout le fût, avec vérification de l’arrachement sous la pression du vent. Chaque pieu reçoit ainsi une valeur admissible en compression (charge verticale) et en traction (effort vent) selon le profil du sol.
- Plots béton superficiels : on calcule la charge ultime qu’un plot peut supporter sans rupture de sol (portance au talon) et vérifie le tassement (limite de service). Sur pente, on évalue aussi le glissement potentiel du plot.
- Solutions mixtes : en sols très hétérogènes, on peut associer pieux et longrines. Par exemple, un pieu court en béton armé plus une longrine de liaison permet de répartir la charge sur un terrain intermédiaire.
Stabilité globale et risques de glissement
L’étude de sol évalue la stabilité de l’ensemble du parc sur son terrain naturel. Pour les champs en forte pente ou à talus remblayé, on réalise des calculs à l’équilibre limite (méthodes de Fellenius/Bishop) pour déterminer le facteur de sécurité contre le glissement de masse. On vérifie également la capacité d’évacuation des eaux de ruissellement : un écoulement concentré le long des rangs peut éroder la base des talus. Des mesures préventives sont alors proposées : reprofilage des talus, création de fossés de tête, aménagement d’enrochements ou de banquettes herbacées stabilisant le pied du talus. L’objectif est de préserver la cohésion du sol dans la durée et d’éviter tout déséquilibre de terrain.
Portance des plateformes et pistes d’accès
Les zones aménagées (pistes, postes transformateurs, aires de stockage) doivent être dimensionnées pour le trafic prévu. On choisit des mélanges granulaires (grave, GNT) dont l’épaisseur est calculée à partir du module de réaction du sol (CBR ou module δ/ε) et de la fréquence des passages (camions, engins de maintenance, tracteurs agricoles). L’étude fournit les préconisations de coupe de sol et de compactage à atteindre. Par exemple, sur un sol argileux mou, on peut recommander 30 cm de grave GNT 0/31,5 compactée à 95 % PMT sous piste lourde. Des contrôles de densité (Proctor) assurent la conformité en phase travaux.
Chemins de câbles, tranchées et réseaux
La pose des câbles enterrés fait l’objet de recommandations géotechniques spécifiques. On détermine la profondeur de pose en fonction du gel et des gelivures locales, et on stabilise les parois de tranchée pour éviter les éboulements lors de creusement. Si la nappe phréatique est proche, on prévoit un drainage ou bâche d’étanchéité. On vérifie aussi l’interaction tranchée/ancrage : une tranchée trop proche d’un pieu peut en réduire la capacité. Enfin, on conseille le type de remblai de tranchée (enrochement, Grave 0/31,5) et son compactage pour limiter les tassements et permettre le repérage des câbles (cales ou bandes avertisseuses).
La démarche GEO2MO pour les projets photovoltaïques au sol

Positionnement et périmètre d’intervention
GEO2MO intervient sur tous types de projets PV au sol et agrivoltaïsme léger en Occitanie et partout en France. Notre expertise couvre divers contextes géologiques : sols argileux sensibles (zones RGA), anciennes carrières colmatées, reliefs calcaires, zones littorales abrasives… Nous adaptons nos études aux spécificités locales (climat, sols, usages agricoles), afin d’apporter la meilleure solution géotechnique.
Méthodologie projet “clé en main”
- Revue du site et contraintes réglementaires : dès le début, nous compilons les données géologiques (BRGM), les aléas (inondation, glissements), et les documents d’urbanisme (zonage agricole, documents cadres préfectoraux).
- Programme d’investigations optimisé : nous dimensionnons le nombre de sondages (par hectare ou par MWc) pour sécuriser le projet tout en optimisant le coût. Par exemple, la densité des essais en phase G2 est ajustée en fonction de la complexité du sol détectée en G1.
- Coordination multi-disciplinaire : GEO2MO travaille en synergie avec les bureaux d’études structure (métallique & électrique PV) pour valider les hypothèses communes. Nous échangeons aussi avec les développeurs et, le cas échéant, avec les exploitants agricoles pour que les solutions techniques soient cohérentes avec les contraintes foncières et légales (loi APER).
Livrables types pour “étude photovoltaïque du sol”
- Note de faisabilité géotechnique : synthèse en phase foncière (avant terrain acquis). Elle présente les conclusions rapides du screening (risques majeurs, recommandations initiales) pour trancher la sélection du site.
- Rapport G1/G2 “photovoltaïque sol” : document principal intégrant :
- le modèle géotechnique du site (profil des sols, nappes) et le zonage associé,
- des tableaux des efforts admissibles pour chaque type d’ancrage (traction/compression par pieu ou plot) par zone géotechnique,
- des recommandations pratiques : épaisseurs de remblai, renforcement de pistes, protections de tranchées, mesures anti-érosion, etc.
- Assistance en phase AO/consultation entreprises : nous aidons à rédiger le volet géotechnique du cahier des charges et à répondre aux questions des entreprises (fondations PV, terrassement).
Réactivité, coûts et sécurisation du planning
Nous nous efforçons d’être réactifs : par exemple, pour un projet PV de quelques hect. nous visons un rendu G2 en 6 à 8 semaines après validation du périmètre. Nos études sont budgétées de manière transparente (coût au MWc installé ou au nombre de sondages). L’étude géotechnique est calée sur les jalons du projet (délibération de la commune, dépôt du permis, bouclage du financement), afin de ne pas retarder le planning global. En cas de découvertes surprenantes, notre anticipation permet de sécuriser les coûts de terrassement (un sol plus faible que prévu est détecté en G2 et non en phase travaux).
FAQ “Étude de sol & photovoltaïque au sol”
Une étude géotechnique est-elle obligatoire pour des panneaux solaires au sol ?
En pratique, les banques et assureurs l’exigent quasi systématiquement aujourd’hui pour un parc photovoltaïque au sol de plus de quelques dizaines de kWc. Elle n’est pas explicitement imposée par la loi, mais le règlement ICPE (Installations Classées) rend l’étude d’impact obligatoire au-delà de 250 kWc, et les notions d’agrivoltaïsme/compatibilité agricole renforcent cette exigence. Dans tous les cas, c’est un gage de fiabilité pour sécuriser le projet.
Quelle différence entre une étude de sol classique et une “étude photovoltaïque” spécifique ?
Techniquement, les normes géotechniques (Eurocode 7, NF P94-500) restent les mêmes. La spécificité PV tient aux chargements et à la densité des fondations : on traite de très nombreuses fondations légères (pieux/plots) réparties sur de grandes surfaces. Le programme d’essais sera donc orienté pour mailler le site de manière homogène. De plus, des aspects comme l’arrachement au vent ou le trafic d’entretien agricole prennent une dimension particulière. Enfin, les livrables intègrent des fiches pratiques (ex.: valeurs admissibles pieux/plots) adaptées au photovoltaïque.
Peut-on réutiliser une étude ancienne du site pour un nouveau projet PV au sol ?
Cela dépend de l’ancienneté et de la pertinence de l’étude existante. Si c’est une étude récente (quelques années) et que les hypothèses initiales (charges, fondations) du nouveau projet sont proches, on peut s’en inspirer. Toutefois, un parc PV a des contraintes spécifiques (densité élevée de supports, charges de vent). Nous recommandons généralement de réaliser un complément d’investigations (mêmes sondages) pour confirmer ou ajuster l’étude précédente avant de la valider pour le nouveau projet.
Quel budget prévoir pour une étude de sol de centrale photovoltaïque au sol ?
Le coût varie selon la taille et la complexité du site. On peut compter grosso modo 200–400 € par kWc installé pour la seule étude (avec investigations et rapport). Pour une centrale de 5 MWc, cela donne de l’ordre de 100 000–200 000 €. Ce budget couvre le programme de sondages, analyses, études G1/G2, et délivrance du rapport. Chaque cas étant unique, un devis précis doit être établi, en calculant le nombre de sondages nécessaires par hectare.
Comment intégrer les contraintes agrivoltaïques (élevage, cultures) dans l’étude géotechnique ?
Nous menons des entretiens avec l’agriculteur dès la phase G1 pour comprendre ses besoins (par exemple largeur des traces de tracteur, période des travaux agricoles). Le zonage géotechnique intègre ces itinéraires : on s’assure par exemple qu’une tranchée de câble ne coupe pas les chemins de passage des engins. De plus, la préconisation des solutions (ancrages, drainage) vise à minimiser l’impact sur le sol exploité. En résumé, l’étude géotechnique se coordonne étroitement avec l’exploitant pour que l’installation soit agricompatible.
Contactez-nous :
Parlez-nous de votre projet de panneaux solaires au sol / agrivoltaïsme : remplissez rapidement le formulaire ci-dessous en précisant la surface, la puissance envisagée, le type de terrain et la localisation.
Nos équipes GEO2MO (géotechniciens et agronomes) peuvent co-construire l’étude avec vous, en lien avec le développeur et les exploitants agricoles.
Nous veillerons à la conformité avec la loi APER et aux objectifs de production locaux d’EnR.
Ensemble, assurons la réussite technique et économique de votre projet photovoltaïque au sol !