Découvrez les grilles de prix G1 à G5, les facteurs qui les font varier et nos conseils pour optimiser votre budget avant de lancer votre chantier.

Le guide complet de l’étude géotechnique en Île-de-France 2025

Table des matières

L’Île-de-France présente des particularités géotechniques uniques : les aléas de retrait-gonflement des argiles (RGA) y sont répandus, de vastes carrières souterraines historiques (calcaire, gypse) fragilisent le sous-sol, la densité des réseaux enterrés complique les travaux, et les contraintes d’emprise dans un milieu urbain dense exigent une logistique rigoureuse.

En bref, construire en IDF nécessite une vigilance accrue face aux risques du sol.

Ce que vous allez obtenir dans ce guide : une checklist opérationnelle couvrant les missions G1 à G3, un rappel clair des obligations liées au RGA (loi ELAN), une méthode pour la vérification expresse des carrières/gypse (via IGC/INERIS), les procédures d’autorisations d’emprise sur voirie et de protection des réseaux, et enfin une trame de Plan de Contrôle Géotechnique (G3) prête à adapter à votre chantier francilien.

Ce guide se veut accessible et orienté terrain, pour réussir concrètement votre étude de sol en Île-de-France.

Comprendre le terrain francilien en 5 minutes

Les aléas majeurs en IDF : RGA, carrières, gypse, nappes, hétérogénéités urbaines

Le sous-sol francilien cumule plusieurs risques géotechniques majeurs. D’abord, de vastes zones argileuses sont sujettes au phénomène de retrait-gonflement (RGA) qui cause des mouvements différentiels et fissurations en surface.

Ensuite, l’exploitation passée de matériaux a laissé de nombreuses cavités anthropiques (anciennes carrières de calcaire, gypse, craie) susceptibles de provoquer affaissements et effondrements localisés (fontis).

Par ailleurs, la dissolution naturelle du gypse en présence d’eau a créé des poches vides souterraines, notamment au nord de Paris et en Seine-Saint-Denis, exposant environ 8 000 ha aux risques de fontis en Île-de-France . On compte en tout plus de 3 000 hectares répartis sur 70 communes affectés par d’anciennes carrières rien qu’en petite couronne parisienne – un héritage invisible mais bien réel.

S’ajoutent à cela des nappes phréatiques peu profondes, dont le niveau fluctuant peut influencer la stabilité (ex. dissolution du gypse lors de remontées de nappe), et des sols urbains hétérogènes (anciennes démolitions remblayées, tunnels, fondations voisines) rendant le terrain parfois imprévisible.

En somme, bâtir en IDF signifie composer avec un sol complexe mêlant argiles sensibles au climat, vides souterrains d’origine humaine ou naturelle, eau souterraine abondante et vestiges divers.

Identifier ces aléas dès l’amont est primordial pour adapter les fondations et éviter les sinistres coûteux.

Où se situent les principaux risques et quelles sources consulter ?

Paris intra-muros et petite couronne concentrent beaucoup de ces risques. Par exemple, d’anciennes carrières de calcaire grossier minent une grande partie du sous-sol de Paris (5e, 6e, 12e-16e arr.) ainsi que des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne (plus de 770 ha rien qu’à Paris).

Les anciennes carrières de gypse se localisent plutôt au nord et à l’est (ex. butte Montmartre à Paris, secteurs du 93 et du Val-d’Oise), où la roche très soluble a favorisé des effondrements ponctuels.

On note ainsi d’importants secteurs à risque de dissolution du gypse au nord de Paris (Plaine de France, Montmorency) et en Seine-Saint-Denis . Les secteurs de Marne-la-Vallée et du sud 77 comportent quant à eux des argiles plasticiennes propices au RGA.

Pour consulter ces risques, plusieurs portails officiels sont à votre disposition : le site Géorisques du gouvernement permet de visualiser les zones d’aléa RGA et cavités par commune ou parcelle, grâce à la carte de susceptibilité des argiles établie en 2020.

L’Inspection Générale des Carrières (IGC) de Paris fournit des renseignements sur l’état du sous-sol pour Paris et les départements 92-93-94 (via un portail en ligne ou sur demande écrite).

De plus, l’inventaire national des cavités (BDCavités géré par le BRGM) recense les vides souterrains connus sur l’ensemble du territoire – une ressource précieuse pour vérifier s’il existe une carrière ou marnière signalée sous votre terrain.

Enfin, les cartes des Plans de Prévention des Risques (PPR) mouvements de terrain, disponibles en préfecture ou mairie, indiquent localement les zones soumises à plan de surveillance particulier.

Astuce : commencez par Géorisques pour une vue d’ensemble, puis affinez avec les données IGC ou DRIEAT Île-de-France (qui publie des rapports sur les risques carrières et gypse).

Enchaînement normatif des missions géotechniques (NF P 94-500) et rôle de la maîtrise d’œuvre

La gestion des risques du sol en IDF s’appuie sur la méthodologie nationale des missions géotechniques définies par la norme NF P 94-500. Cette norme structure tout projet en cinq missions standard (G1 à G5) couvrant chacune une phase clé du projet  : de l’étude préliminaire du site (mission G1) jusqu’au diagnostic d’ouvrage existant (G5), en passant par la conception (G2) et l’exécution (G3) géotechniques, avec supervision maîtrise d’ouvrage (G4).

Concrètement, en IDF comme ailleurs, on suit cet enchaînement : la G1 (Étude géotechnique préalable) sert en phase faisabilité/avant-projet – elle rassemble les données disponibles et identifie les risques majeurs du site. Ensuite vient la G2 (Étude géotechnique de conception), qui comporte généralement des investigations de terrain et laboratoire pour dimensionner les fondations et ouvrages géotechniques ; elle se décline en phases AVP, PRO, DCE selon le niveau d’avancement du projet.

Puis, lors des travaux, la G3 (Étude et suivi géotechnique d’exécution) prend le relais : le géotechnicien (souvent mandaté par l’entreprise de travaux) valide les hypothèses de G2, réalise les notes de calcul d’exécution détaillées et précise les méthodes d’exécution (phases de terrassement, contrôles, auscultations).

La G3 inclut aussi un suivi de chantier pour adapter la conception en cas d’imprévu, selon l’approche observationnelle (c’est-à-dire en modifiant au besoin le projet en temps réel sur base des mesures de terrain) . Enfin, une mission G4 (supervision géotechnique) peut être menée en parallèle pour le compte du maître d’ouvrage ou de la MOE : le géotechnicien G4 définit le programme d’auscultation, les seuils d’alerte et analyse indépendamment les résultats afin de s’assurer que tout reste conforme aux objectifs de sécurité .

En pratique, la maîtrise d’œuvre (MOE) joue un rôle central de coordination : elle s’assure que les recommandations G2 sont bien prises en compte par l’entreprise, que les dispositions de G3/PCG sont respectées durant les travaux, et valide en concertation avec le MOA (maître d’ouvrage) les éventuelles modifications si le terrain réel « surprise » diffère de l’étude initiale.

Une bonne communication MOE – géotechniciens G2/G3 – entreprise est la clé pour gérer efficacement les aléas du sol francilien.

Obligations RGA (Loi ELAN) : ce qu’il faut absolument faire

Quand l’étude de sol est-elle obligatoire en Île-de-France ?

Depuis la loi ELAN de 2018 et ses décrets d’application, une étude géotechnique est devenue obligatoire dans certaines situations précises, en particulier pour prévenir le risque retrait-gonflement des argiles. Deux cas principaux déclenchent cette obligation (uniquement pour les zones classées en aléa moyen ou fort vis-à-vis du RGA, d’après la carte officielle) :

  • Lors de la vente d’un terrain à bâtir non construit situé en zone argileuse d’aléa moyen ou fort : le vendeur doit faire réaliser et fournir à l’acquéreur une étude géotechnique préalable avant la vente . Cette étude, de type G1 « loi ELAN », informe sur la nature du sol du terrain et sur les risques de mouvement argileux afin que l’acheteur construise en connaissance de cause.
  • Lors d’une construction neuve ou d’une extension de maison individuelle en zone d’aléa moyen ou fort : le maître d’ouvrage (ou le constructeur de maison) est tenu soit de fournir une étude géotechnique de conception adaptée au projet (mission G2 AVP/PRO), soit, à défaut, d’appliquer des techniques de construction particulières définies par la réglementation . Autrement dit, avant dépôt du permis de construire d’une maison individuelle en zone à risque, il faut intégrer les préconisations d’un géotechnicien ou suivre à la lettre les mesures normatives (profondeur minimale des fondations, souplesse de la structure, etc.) fixées par arrêté.

NB : Ces obligations s’appliquent aux maisons individuelles et bâtiments jusqu’à 2 logements principaux. Les immeubles plus grands suivent d’autres règles (Eurocode 7) mais en pratique incluent aussi une étude de sol dès la conception.

📌 Référence réglementaire – Loi ELAN (RGA) : L’article 68 de la loi ELAN du 23 novembre 2018 et le décret n°2019-495 du 22 mai 2019 imposent la réalisation d’une étude géotechnique dans les zones argileuses d’aléa moyen ou fort, avant la vente d’un terrain constructible ou avant la construction d’une maison individuelle. Consulter le [décret n°2019-495 (Legifrance)][4] pour le détail des dispositions d’application.

Quelles missions géotechniques prévoir selon les cas de figure ?

Les missions à engager découlent directement de ces obligations :

  • Pour une vente de terrain nu en zone RGA, on réalise une mission G1 “ELAN” qui comporte deux volets : une phase Étude de site (enquête documentaire, visite terrain, sondages simplifiés si besoin) et une phase Principes Généraux de Construction proposant des préconisations de fondations adaptées au contexte argileux. Cette G1 version ELAN correspond en tous points à l’« étude géotechnique préalable réglementaire » définie par l’arrêté du 22/07/2020, valable 30 ans .
  • Pour un projet de construction, on procède à une mission G2 AVP + PRO centrée sur le dimensionnement des fondations vis-à-vis du risque argile. Le géotechnicien réalisera des sondages et essais sur site pour caractériser le sol en profondeur, puis calculera les prescriptions constructives (profondeur des semelles ou micropieux, armatures, éventuel radier sur VS, etc.) permettant de prévenir les tassements différentiels dus au RGA  . Le résultat est une étude géotechnique de conception complète, propre au projet, qui servira de base au constructeur. Si le maître d’ouvrage ne fournit pas de G2, alors le constructeur doit appliquer les solutions types définies par l’Etat (par exemple fondations de 1,5 m minimum + chaînages renforcés, etc.).

En IDF, beaucoup de communes sont classées en aléa RGA modéré ou fort (surtout en grande couronne sur les plateaux argileux). Il est donc fréquent qu’une G1 soit obligatoire avant la vente d’un lot à bâtir en lotissement, ou qu’une G2 soit exigée au dépôt du permis de construire d’une maison. Vérifiez toujours la carte d’aléa sur Géorisques ou en mairie.

Les documents à produire pour le dossier et le permis de construire

Pour être en conformité, vous devrez joindre ou tenir à disposition plusieurs pièces clés :

  • Une cartographie d’aléa RGA de la parcelle, montrant si elle est en zone d’exposition moyenne ou forte. En pratique, l’Etat des Risques (ERP, ex-ERNMT) que le vendeur remet à l’acquéreur inclut cette information. Le géotechnicien peut aussi intégrer cette carte dans son rapport.
  • L’étude géotechnique elle-même (G1 ou G2), sous forme d’un rapport technique comportant le modèle géologique, les résultats de sondages/essais et les recommandations de construction. Ce rapport doit être transmis au notaire pour les ventes (annexé à la promesse ou l’acte de vente) , et au constructeur pour les maisons (qui attestera l’avoir reçu).
  • Des principes constructifs adaptatifs pour le projet : par exemple un plan de fondations avec profondeurs et armatures dimensionnées en tenant compte du sol argileux, des prescriptions sur le terrassement (éviter de trop dessécher ou humidifier le sol en cours de chantier), etc. Pour une maison individuelle, si aucune étude G2 n’est fournie, il faudra appliquer les solutions par défaut figurant dans l’arrêté (p. ex. fondations approfondies + plancher sur vide sanitaire, etc.) et le préciser dans le contrat de construction.
  • Une note de calcul de fondations (dans le cas d’un projet de construction) pourra être exigée par les services d’urbanisme en zone à risque, démontrant que le dimensionnement suit les préconisations de l’étude de sol. Cette note est généralement réalisée par un ingénieur structure sur la base des paramètres donnés par le géotechnicien en G2.

Assurez-vous que l’étude de sol réglementaire soit effectuée et que ses résultats figurent dans votre dossier – c’est non seulement une obligation légale, mais surtout une sécurité pour votre projet.

Erreurs fréquentes en IDF à éviter

Même avec la loi ELAN, on constate quelques écueils courants en Île-de-France :

  • Utiliser des cartes d’aléa obsolètes : certaines communes avaient leurs propres cartes argiles avant 2020. Depuis, une nouvelle cartographie nationale s’impose. Vérifiez toujours la version officielle à jour – sous peine de classer à tort votre terrain hors zone RGA alors qu’il est concerné, ou inversement.
  • Sous-dimensionner l’ancrage des fondations : c’est le cas typique où l’étude G1/ELAN est bien réalisée, mais ses préconisations (par ex. « fondations à -2,0 m minimum ») ne sont pas respectées en phase chantier, ou bien une G2 n’a pas été faite pour affiner. Résultat, des semelles coulées trop haut dans le sol argileux actif peuvent entraîner des fissures lors des sécheresses. Toujours ancrer sous la zone d’influence des variations saisonnières (typiquement 1,5 m à 2,5 m en IDF selon les argiles).
  • Méconnaître les contraintes d’emprise en ville : en milieu urbain dense, on ne peut pas toujours forer où on veut (jardins exigus, routes étroites, sous-sols fragiles). Il arrive que l’étude de sol soit bâclée faute d’accès (ex. un seul sondage réalisable) ou que les fouilles de fondation ne puissent atteindre la profondeur recommandée à cause du voisinage (pieux refusés car vibration, etc.). Anticipez ces contraintes logistiques dès la phase étude – éventuellement en utilisant des techniques alternatives (sondages manuels, micropieux sans vibration, etc.) pour respecter les prescriptions malgré un contexte difficile.
  • Ignorer l’étape administrative : enfin, en IDF plus qu’ailleurs, ne pas prévoir le temps pour obtenir les permissions de voirie ou réaliser les DT/DICT réseaux peut retarder votre étude de sol et le chantier. C’est une erreur fréquente de débutant (on y revient dans la section 4). Un projet bien mené inclut un calendrier intégrant ces démarches obligatoires en amont.

Vérifier carrières & gypse : méthode express (IGC / INERIS)

Qui fait quoi ? Les acteurs de la gestion des cavités :

  • IGC (Inspection Générale des Carrières) : C’est le service technique de référence pour Paris et la Petite Couronne (75, 92, 93, 94). L’IGC a pour mission de gérer les risques liés aux anciennes carrières et au gypse sur ce territoire . Il tient à jour l’atlas des carrières, surveille certaines nappes (notamment dans le nord de Paris pour le risque gypse)  , et délivre des renseignements sur l’état du sous-sol aux particuliers, professionnels et collectivités. En pratique, pour tout projet à Paris/Petite Couronne, il est conseillé de solliciter l’IGC qui pourra confirmer si votre parcelle est ou non située sur une carrière connue ou en zone de risque de fontis. L’IGC peut émettre un avis technique dans le cadre d’un permis de construire lorsqu’un aléa est identifié, avec des prescriptions de sécurisation. Il gère également les travaux de comblement des anciennes carrières dangereuses. (Contact : via le portail en ligne ou courrier – un droit de 10 € est perçu pour une demande écrite, délai de réponse ~8 jours)  .
  • INERIS / BRGM (bases nationales) : En dehors de la zone couverte par l’IGC (donc pour l’ensemble de l’Île-de-France hors petite couronne : Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val-d’Oise), le suivi des cavités relève du ministère de l’Environnement via le BRGM. Celui-ci centralise l’inventaire BDCavités qui recense plus de 170 000 cavités souterraines en France . Le portail public Georisques permet d’interroger cette base par commune. De son côté, l’INERIS publie des guides techniques sur les risques de cavités et gère le « guichet unique » reseaux-et-canalisation qui, outre les réseaux, signale la présence de cavités éventuelles lors des déclarations de travaux. La DRIEAT Île-de-France (Service Risques) offre aussi des ressources régionales : par ex. la brochure « Risques liés aux cavités souterraines » qui donne un aperçu des zones à risque en IDF et des bonnes pratiques de prévention. En résumé, hors Paris, c’est vers ces outils nationaux qu’il faut se tourner, en complément des archives locales (certaines mairies ou préfectures ont des plans d’anciennes carrières spécifiques, notamment en Vallée de Seine, Haute Vallée de Chevreuse, etc.).

Sources & pièces à joindre à votre étude : cartographies et attestations

Pour fiabiliser votre étude géotechnique en IDF, pensez à collecter les documents officiels disponibles sur les cavités :

  • Un extrait de la carte des carrières de l’IGC (le cas échéant). Par exemple, l’atlas des anciennes carrières de Paris et proche banlieue est consultable en ligne (format PDF par quartier) et met en évidence les zones sous-minées . Une impression de la feuille correspondant à votre site, annexée à votre rapport, fait office de preuve de vérification. Mieux, si vous avez obtenu un certificat IGC (réponse écrite à votre demande de renseignement), joignez-le en annexe : il indiquera formellement si le terrain est « classé sans indice de cavité » ou s’il nécessite des précautions.
  • Le résultat de la consultation de BDCavités sur Géorisques. Une capture d’écran de la carte ou la liste des cavités répertoriées dans un rayon donné autour de votre parcelle peut être incluse. Si une cavité y est mentionnée (par code ou numéro), il faudra enquêter davantage (archives, etc.). À défaut de cavité connue, notez-le également dans votre étude (« Aucune cavité connue à proximité selon l’inventaire national BDCavités »).
  • Les plans ou études historiques disponibles : anciennes cartes d’exploitation minière, rapports géotechniques de projets voisins, etc. En Île-de-France, de nombreuses données existent dans les dossiers du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) ou dans les archives départementales. Toute information sur d’éventuels anciens puits, galeries, marnières sur le secteur est bonne à prendre. Une mention dans une note de l’IGC ou une légende sur une carte IGN ancienne peuvent donner l’alerte.
  • Un échange avec la mairie ou la DRIEAT le cas échéant. Certaines communes disposent d’études locales (ex : cartographie du risque fontis dans le Val-d’Oise). Vous pouvez adresser un mail au service urbanisme ou risques de la mairie concernée pour demander si le projet se situe en zone de PPR « mouvements de terrain » ou autre réglementation spécifique. Si oui, intégrez les extraits de règlement du PPR dans votre dossier.

En réunissant ces pièces, vous documenterez solidement l’aléa “cavités” dans votre étude de sol, ce qui crédibilise vos préconisations auprès des autorités et assureurs.

Arbre de décision en présence d’un risque de cavité

Face au risque carrières/gypse, adoptez une démarche en deux temps :

(a) Indices sérieux de cavité sous le site (ou à proximité immédiate) ?

→ Investigations spécifiques approfondies requises. Si vos recherches ont mis en évidence qu’une carrière connue passe sous la parcelle, ou que des effondrements anciens sont recensés dans la rue, il faut passer en mode « étude géotechnique ciblée ». Concrètement, cela signifie planifier une mission G2 AVP approfondie axée sur la détection de vides : par exemple, réaliser une campagne de géophysique (microgravimétrie pour repérer des zones de moindre densité, tomographie sismique ou électrique pour imager des cavités), couplée à des sondages carottés jusqu’au substratum sain. On pourra compléter par des essais pressiométriques dans le toit de la carrière potentielle afin d’évaluer sa stabilité résiduelle. Si une cavité est confirmée, des études complémentaires (G2 PRO) devront préciser les méthodes de comblement ou de fondation spéciale. En résumé : pas d’économie de moyens – il en va de la sécurité du projet.

(b) Pas d’indice direct, mais zone potentiellement à risque (secteur connu pour son gypse ou d’anciennes mines à quelques centaines de mètres) ?

→ Investigations minimales + fondations conservatoires. Dans ce cas, aucune cavité n’est identifiée sous le terrain, mais par prudence on considère le site en zone suspecte. On peut alors limiter les investigations supplémentaires (quelques sondages un peu plus profonds que de coutume pour vérifier l’absence d’anomalie géologique, pénétrations dynamiques pour sonder la compacité du sol, etc.), sans aller jusqu’à la géophysique systématique. En revanche, on dimensionnera les fondations en intégrant un facteur de sécurité majoré : par exemple, choisir un radier plutôt que des semelles isolées si le sol est hétérogène, enfoncer les pieux jusqu’au bon sol solide en dessous du gypse, etc. On peut aussi préconiser de densifier le sol (injections de comblement si des vides mineurs sont suspectés, compactage renforcé des remblais). L’idée est de prévenir un risque non avéré en adoptant une conception robuste « au cas où ».

En pratique, votre plan d’actions découlera donc de l’information récoltée : beaucoup d’alertes = étude lourde, pas de signaux alarmants = principe de précaution modéré (on reste vigilant mais on ne retarde pas indûment le projet).

Traduction en conception : adapter les fondations et le chantier

Après avoir investigué, il faut intégrer les résultats dans la conception du projet :

  • Principe de fondation : Sur un terrain francilien à risque de cavités, on évitera les semelles superficielles non reliées. Selon les cas, on privilégiera soit un radier généralisé (dalle de fondation couvrant toute l’emprise, capable de ponter un petit vide localisé), soit des fondations profondes (micropieux, pieux forés, etc.) ancrées dans les couches saines sous la cavité potentielle. Par exemple, en présence de gypse à 5 m de profondeur, on pourra choisir de forer des micropieux jusqu’à 8-10 m pour atteindre le sol non soluble. L’objectif est que l’ouvrage ne repose pas sur un toit de cavité fragile.
  • Confortement préventif : Si une cavité avérée passe sous l’emprise, des travaux de comblement peuvent s’imposer avant la construction. Injection de coulis de ciment sous pression dans les vides (méthode de remplissage des fontis), pose de piliers ou voûtes artificielles, voire réalisation d’une dalle-chaussée (pour les routes) font partie de la panoplie de sécurisation. Ces travaux sont spécialisés (souvent pris en charge par l’État ou les collectivités si c’est un réseau d’anciennes carrières reconnu dangereux). En IDF, on a de nombreux exemples où des bâtiments ont été édifiés sur des carrières comblées avec du béton allégé ou des matériaux expansifs.
  • Soutènement et excavation : Travailler sur un sol potentiellement creux nécessite de soigner les méthodes de terrassement. Il faut prévoir des soutènements robustes des fouilles (parois berlinoises ou parisiennes, rideaux de palplanches, etc.) afin d’éviter tout éboulement si le sol est perturbé. De même, pendant l’excavation, imposer un rayon de sécurité autour des engins pour ne pas surcharger les bords d’excavation (surtout s’il y a un vide en dessous). En phase chantier, on peut installer un réseau de capteurs (inclinomètres, etc.) pour surveiller en temps réel d’éventuels mouvements anormaux du sol – nous y reviendrons dans la partie PCG G3.
  • Dispositions de chantier : Enfin, sensibilisez vos équipes aux risques spécifiques : en zone à fontis, pas de vibration excessive (compactage léger, interdiction du vibrofonçage sans étude), pas de surinondation non plus (éviter les infiltrations massives d’eau qui pourraient activer une dissolution de gypse – gérer les eaux de pluie hors fouille). Prévoyez un protocole d’arrêt d’urgence du chantier si une cavité imprévue est découverte (cela arrive : un engin qui s’enfonce subitement, une brèche qui s’ouvre…). Mieux vaut planifier l’imprévu que de le subir dans la panique.

En synthèse, face aux carrières et gypse franciliens, le maître-mot est anticipation : on cherche, on trouve (ou pas), et on adapte le projet en conséquence, de manière proportionnée au risque.

Autorisations d’emprise & environnement de réseaux : le parcours sans faute

Occupation du domaine public : permis de stationnement, permission de voirie, arrêté de circulation

Dans la région capitale, il est très courant que votre étude de sol ou vos travaux nécessitent d’occuper la voirie publique (trottoir, rue, place), ne serait-ce que pour stationner une foreuse, installer un piquetage ou déposer des déblais.

Cela requiert au préalable des autorisations administratives spécifiques : le permis de stationnement et/ou la permission de voirie, et parfois un arrêté de circulation.

  • Le permis de stationnement est requis pour toute occupation temporaire du sol sans modification du domaine public. Exemple : garer pendant 2 jours un camion-foreuse sur le trottoir, poser une benne à gravats, installer une clôture de chantier mobile ou un échafaudage. C’est une autorisation simplifiée d’utilisation privative de l’espace public .
  • La permission de voirie est nécessaire dès lors que vous effectuez des travaux qui modifient le sol ou le sous-sol du domaine public routier  . Concrètement, forer un sondage géotechnique à travers la chaussée ou le trottoir, ouvrir une tranchée, sceller une palissade dans le sol, etc., entre dans ce cadre . C’est une autorisation plus engageante car elle implique la réfection du sol après intervention selon les normes.

En pratique, comment les obtenir ? Il faut déposer une demande (formulaire Cerfa 14023*01) auprès de l’autorité gestionnaire de la voirie concernée :

  • pour une rue communale en agglomération, c’est la Mairie de la commune qui instruit la demande (service voirie ou voirie-police municipale) ;
  • pour une route départementale hors agglo, le Département (service des routes départementales) ;
  • pour une route nationale, la Direction Interdépartementale des Routes (DIR) ;
  • et en Ile-de-France, notez que certaines voies peuvent relever d’un EPCI (cas des métropoles).

Le Cerfa dûment rempli (nature et dates des travaux) doit être accompagné de plans précis (plan de situation 1/10 000, plan d’emprise 1/200 ou 1/500) et d’une photo du site . Si l’intervention impacte la circulation (gênant le trafic ou les piétons), il faut ajouter une demande d’arrêté de circulation avec un plan de signalisation temporaire détaillant comment vous sécurisez le chantier (balises, déviation, alternat, etc.). Le tout est à déposer plusieurs semaines à l’avance : légalement, le délai d’instruction peut aller jusqu’à 2 mois , et sans réponse passé ce délai la demande est considérée refusée (règle du silence-refus).

En pratique toutefois, les communes d’IDF traitent ces demandes en 1 à 4 semaines selon l’ampleur. Une fois obtenue, l’autorisation prendra la forme d’un arrêté municipal (ou préfectoral à Paris) indiquant les dates, lieux, prescriptions et éventuellement la redevance à payer. Cet arrêté devra être affiché sur site pendant les travaux .

Conseil : Anticipez ! N’attendez pas la dernière minute pour ces démarches. Et respectez scrupuleusement les conditions imposées (horaires autorisés, maintien d’un cheminement piéton sécurisé, etc.), faute de quoi votre chantier pourrait être interrompu par les autorités.

Spécificités Ville de Paris : un cadre plus strict

Si votre projet se situe à Paris intra-muros, sachez que les règles d’emprise sur voirie y sont encore plus strictes. Le Règlement de Voirie de la Ville de Paris (édition 2015) fait foi, en coordination avec la Préfecture de Police pour tout ce qui touche à la circulation. Voici les points d’attention particuliers pour Paris :

  • Démarches centralisées : À Paris, les demandes de permis de stationnement/voirie se font via un téléservice ou auprès de la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD). La Préfecture de Police est systématiquement consultée pour valider les mesures d’impact sur la circulation (arrêtés de circulation). Attendez-vous à une coordination police de la circulation : par exemple, pour une grue mobile occupant une rue, l’arrêté sera cosigné par la Mairie et la Préfecture.
  • Horaires et nuisances : Paris impose des créneaux horaires stricts pour les chantiers bruyants ou gênants. Les travaux de sondage ne sont autorisés qu’en journée (souvent 8h-17h en semaine). La nuit et le dimanche, c’est généralement interdit sauf dérogation exceptionnelle (coût et justification à fournir). Respectez aussi les périodes de moratoire chantier (ex: durant les fêtes de fin d’année dans les zones commerçantes, aucune occupation de voirie n’est tolérée).
  • Poids des engins et sous-sols sensibles : Le sous-sol parisien est truffé de réseaux (métro, égouts). Avant d’installer une foreuse de 15 tonnes, vérifiez la portance de la dalle de couverture des ouvrages souterrains ! Parfois, il faudra demander une étude à la RATP ou à l’agence des égouts pour s’assurer que votre charge ponctuelle ne risque pas de provoquer un effondrement. Le règlement de voirie parisien interdit le stationnement d’engins lourds au-dessus des ouvrages non vérifiés.
  • Clôtures de chantier : À Paris, toute palissade ou clôture occupant le trottoir doit être soigneusement balisée et scellée si l’occupation dure plus de quelques jours. Une simple barrière mobile ne suffira pas pour un chantier de plusieurs semaines : on vous demandera une palissade rigide, avec peut-être un cheminement piéton protégé contournant l’emprise. La visibilité des intersections, l’accès des riverains et le passage des poussettes/PMR doivent être maintenus.

En résumé, opérer à Paris nécessite une planification fine et le respect tatillon des règles. N’hésitez pas à consulter le Règlement de Voirie parisien en amont (et éventuellement à engager un bureau de coordination de chantier spécialisé si votre chantier est de longue durée). Ainsi, vous éviterez les mauvaises surprises (amendes, arrêt de chantier) et préserverez de bonnes relations avec les autorités locales.

Réseaux enterrés : (DT/DICT) guichet unique, délais, responsabilités, Cerfa…

Creuser en Île-de-France implique presque assurément la proximité de multiples réseaux enterrés : canalisations de gaz, conduites d’eau, fibre optique, électricité moyenne tension, égouts, etc. Pour prévenir tout accident (coupure, explosion, inondation…), la réglementation anti-endommagement impose deux démarches clés avant les travaux : la DT et la DICT.

DT (Déclaration de projet de Travaux) : c’est au maître d’ouvrage ou maître d’œuvre (le “responsable de projet”) de la faire, en phase d’étude/conception, avant même de commencer les travaux . En pratique, dès que vous envisagez de forer ou d’excaver, vous devez consulter le guichet unique “Réseaux et Canalisations” (géré par l’INERIS) en renseignant l’emplacement et la nature du projet. Ce téléservice fournit une liste des exploitants de réseaux concernés, un plan de la zone et un formulaire Cerfa pré-rempli . Vous envoyez ensuite (directement via le téléservice ou par un prestataire type Sogelink) la DT à chaque exploitant. Ceux-ci ont 15 jours maximum (9 jours si télé-déclaration) pour répondre en vous fournissant les plans de leurs réseaux et les recommandations de sécurité . La DT sert donc à recueillir les informations techniques nécessaires pour travailler en sécurité près des câbles et tuyaux.

DICT (Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux) : c’est l’entreprise exécutant les travaux qui doit la faire, entre 10 et 30 jours avant le démarrage effectif du chantier . Elle indique la date prévue de début des travaux, la nature exacte des opérations et confirme les moyens mis en œuvre (type d’engin, profondeur de fouille…). La DICT reprend le numéro et les données de la DT initiale, afin que les exploitants de réseaux confirment ou actualisent leurs instructions de sécurité. Chaque exploitant doit accuser réception (sous 9 jours environ) en transmettant éventuellement un surveillant sur site ou en demandant des précautions spécifiques. Important : La DICT est obligatoire même si la DT n’avait révélé aucun réseau – c’est la dernière vérification juste avant de creuser.

Le tout se fait via le formulaire Cerfa unique n°14434 (DT-DICT conjointe) qui comporte deux volets. De nombreux opérateurs proposent de faciliter ces démarches (les prestataires d’aide à la déclaration ou PAD), comme DICT.fr, Sogelink, etc., qui gèrent les envois et réceptions pour vous. Mais vous pouvez aussi tout faire vous-même gratuitement via le portail du gouvernement.

En Île-de-France, ne négligez surtout pas cette étape car la densité de réseaux est extrême, en particulier à Paris où l’on compte plus de 40 conduites différentes par rue en moyenne ! Outre la sécurité, un endommagement de fibre ou de gaz peut entraîner des coûts énormes et des interruptions de service mal venues. Responsabilités : le maître d’ouvrage doit s’assurer qu’une DT a bien été faite pendant l’étude, et l’entreprise ne doit pas commencer sans DICT validée. Sur le terrain, l’entreprise doit réaliser un marquage/piquetage au sol des réseaux avant de forer (d’où la nécessité des plans reçus en réponse). Enfin, mentionnons que l’obligation vaut aussi pour les investigations géotechniques : un sondage de sol est assimilé à des travaux excavateurs, donc soumis à DT/DICT préalables au même titre qu’un terrassement.

📌 Référence réglementaire – Anti-endommagement (DT/DICT) : Selon le Code de l’Environnement (articles R554-1 s.), toute personne préparant des travaux à proximité de réseaux doit effectuer une DT pour obtenir les plans des réseaux, puis toute entreprise exécutant des travaux doit envoyer une DICT aux exploitants concernés entre 10 et 30 jours avant le début des travaux. Les formulaires officiels et explications sont disponibles sur le portail [Service-Public – Déclaration de travaux DT-DICT][9].

Concevoir l’investigation G2 en contexte urbain dense

Stratégie de sondages et essais : contraintes d’accès, horaires, nuisances

Mener une campagne de sondages géotechniques en ville (phase G2) requiert une stratégie optimisée, tenant compte des multiples contraintes d’accessibilité et de voisinage. Voici quelques principes éprouvés en Île-de-France :

  • Repérage préalable et choix du matériel : avant d’envoyer la foreuse, faites un repérage précis des lieux. Y a-t-il une cour intérieure exiguë où il faut passer une mini-foreuse démontable en pièces ? Faut-il une machine électrique plutôt que diesel pour un sous-sol fermé (parking) afin d’éviter les gaz d’échappement ? Parfois, la seule manière de sonder au fond d’une impasse est d’utiliser un matériel léger (type tarière manuelle, carottage portatif) quitte à accepter une investigation moins profonde. En IDF, on voit régulièrement des sondages réalisés à la main (pelle, barre à mine) sur 2-3 m dans des caves, faute de mieux.
  • Optimisation du maillage : en milieu urbain dense, l’espace disponible dictera souvent l’implantation des sondages autant que le besoin technique. Il faut alors rentabiliser chaque point de sondage. Par exemple, sur une petite parcelle enclavée où l’on ne peut forer qu’à un ou deux endroits accessibles, on veillera à pousser ces sondages le plus profond possible et à y réaliser le maximum d’essais (pressiomètres, prélèvements d’échantillons de sol, mesures d’eau, etc.). On préférera quelques sondages “multi-tests” bien placés à une multitude de sondages superficiels dont certains inutilisables faute d’accès. Chaque point doit apporter un maximum d’infos.
  • Créneaux horaires adaptés : planifiez les travaux de terrain aux horaires qui minimisent la gêne. En centre-ville, éviter l’heure de pointe du matin (tant pour la nuisance sonore que pour l’acheminement de l’engin dans la circulation). Intervenir de préférence après 9h une fois que les riverains sont partis travailler, et arrêter avant la tombée de la nuit pour ne pas imposer un va-et-vient bruyant en soirée. Sur des sites comme les écoles, organisez-vous pendant les vacances ou week-ends si possible. Parfois, des sondages de nuit peuvent être autorisés pour ne pas bloquer une artère le jour – mais attention aux riverains qui dorment.
  • Communication et accompagnement : en zone très fréquentée, n’hésitez pas à poster un accompagnant chantier (personnel avec chasuble) qui guidera les piétons ou voitures autour de la foreuse, expliquera aux curieux ce qui se passe, etc. Cela fluidifie les choses et évite des coups de klaxon impatients ou des altercations. Cet accompagnant peut aussi aider le sondeur à manipuler les tuyaux en sécurité dans un espace restreint.
  • Sécurité et propreté : enfin, en milieu urbain chaque détail compte. Bien signaler le chantier (panneaux, rubalise), fixer les tuyaux et câbles pour qu’ils ne trébuchent personne, nettoyer immédiatement la boue sur le trottoir, etc. Anticiper les nuisances, c’est aussi avoir des plaques en bois ou caoutchouc à glisser sous les vérins de la foreuse pour protéger le sol et réduire le bruit, des bacs de rétention sous la pompe à boue pour ne pas souiller le macadam, etc. Cette rigueur logistique fait gagner du temps au final.

Méthodes complémentaires en milieu urbain : géophysique, pénétromètre, pressiomètre, environnement

Outre les forages classiques, le contexte urbain francilien incite à déployer des méthodes d’investigation complémentaires pour pallier les limites d’accès :

  • Géophysique urbaine : certaines techniques non-intrusives permettent d’explorer le sous-sol entre (ou en complément de) vos points de forage. Par exemple, une mesure de géoradar (GPR) avant de forer aide à repérer les obstacles (dalles, voûtes, réseaux non signalés) sous la surface. La microgravimétrie ou la tomographie électrique peuvent détecter des anomalies de densité (vides) ou de zones humides étendues sous un site, sans creuser. En ville, la sismique réfraction est parfois difficile (bruit ambiant) mais la MASW (analyse des ondes de surface) offre un profil de rigidité du sol en passant simplement un vibreur au sol. Ces méthodes doivent être adaptées au milieu urbain (filtrage du bruit, espace restreint pour déployer les capteurs) mais elles apportent un regard global là où on ne peut multiplier les sondages.
  • Pénétrométrie dynamique : très utilisée en IDF, la pénétrométrie type Panda® ou DPSH peut suppléer les sondages lourds sur des sites exigus. Ce sont de petits pénétromètres dynamiques portables que l’on enfonce à la masse, fournissant une indication de compacité du sol. Ils sont utiles dans les jardins ou caves où la foreuse ne passe pas, ou pour densifier le maillage entre deux forages en rue. Certes, ça ne donne pas d’échantillon, mais on obtient le profil de résistance du sol en continu, ce qui aide à détecter une lentille molle ou une remblais anarchique.
  • Pressiomètre : incontournable en région parisienne, le pressiomètre Ménard s’effectue dans les forages et permet de mesurer in situ la déformabilité du sol. C’est précieux en ville car les bâtis anciens tolèrent mal les tassements. Grâce aux modules pressiométriques, on dimensionnera précisément les fondations pour limiter les tassements en deçà de la valeur admise. Veillez à réaliser suffisamment d’essais pressio, notamment dans les argiles plastiques ou les remblais hétérogènes des anciennes carrières comblées, pour bien connaître leur comportement sous charge.
  • Pollution des sols (prélèvements enviro) : un aspect parfois oublié en étude géotechnique, c’est la possible pollution des terrains urbains. En IDF, nombre de sites ont un passé industriel (station-service, usine, remblais de mâchefers…). Si vous suspectez une pollution (odeurs, couleurs anormales, proximité d’un site BASOL, etc.), il peut être judicieux d’intégrer quelques prélèvements de sol lors de vos sondages G2 pour analyse en laboratoire (hydrocarbures, métaux lourds…). Certes ce n’est pas l’objet premier d’une G2, mais cela évitera de gros soucis lors des terrassements (évacuation de terres polluées non prévue, ou risque sanitaire). De même, si une nappe peu profonde est présente, un piézomètre peut être mis en place pour échantillonner l’eau et surveiller son niveau avant travaux (exigé parfois dans Paris intramuros du fait de la nappe d’Éocène).

En combinant intelligemment ces méthodes, on parvient souvent à contourner les obstacles urbains et à obtenir l’ensemble des paramètres nécessaires, sans compromission sur la qualité de l’étude.

Traçabilité & qualité : repérage, géoréférencement, fiches de sondage, levés topo

Le dernier pilier d’une investigation G2 réussie en contexte urbain, c’est la rigueur dans le relevé et la traçabilité des données :

  • Localisation précise des sondages : en ville dense, l’emplacement exact de chaque forage ou essai doit être consigné avec précision. Relevez les coordonnées X, Y (et la cote altimétrique Z) de chaque point investigué, idéalement par un géomètre ou au GPS centimétrique. Cela permet de reporter les résultats sur le plan de masse et de recouper avec les projets voisins éventuels. Un sondage “à 3 m du mur côté rue, environ” ne suffit pas – il le faut géoréférencé. De plus, la réglementation anti-endommagement impose maintenant de géoréférencer en planimétrie les ouvrages mis au jour : si pendant la G2 vous identifiez une canalisation inconnue, mentionnez-la avec son positionnement exact pour mise à jour.
  • Fiches de sondage complètes : chaque sondage doit faire l’objet d’une fiche descriptive minutieuse : description lithologique couche par couche (avec classification normalisée des sols), profondeur et nature de chaque prélèvement, profondeur des eaux rencontrées, difficultés éventuelles (ex: bloc de meulière à 2 m ayant nécessité un tubage). En milieu urbain, on traverse souvent des remblais anthropiques très variables – notez bien la présence de briques, gravats, scories… car cela a du sens pour la suite (portance hétérogène, risque de pollution). Joignez les photos des carottes ou déblais caractéristiques si possible.
  • Levés topographiques : pour les études sur des terrains en pente ou comportant des structures, pensez à faire un petit relevé topo simultané : altimétrie du terrain naturel, repérage des bâtiments avoisinants (avec nivellement de leurs seuils), etc. En Île-de-France, la topographie locale (anciennes carrières affaissées formant de légères cuvettes, buttes artificielles) peut influencer l’écoulement des eaux et la répartition des sols. Un plan topo est toujours utile pour corréler les hauteurs d’apparition des nappes ou les altitudes des couches dures d’un point à l’autre.
  • Contrôle qualité des forages : assurez-vous que votre foreur respecte bien les profondeurs et diamètres prescrits, qu’il effectue un carottage continu si demandé, etc. En zone urbaine, le diable est dans les détails : un forage arrêté trop tôt parce que “ça passait pas plus” pourrait manquer la couche de gypse 50 cm plus bas… Il vaut mieux insister ou déplacer légèrement le point si un refus est rencontré, plutôt que de repartir avec une donnée incomplète.
  • Traçabilité des essais in situ : notez les numéro des épreuves pressiométriques, l’heure de réalisation (utile si la nappe montait en cours de journée par ex.), les éventuelles anomalies (panne d’appareil, etc.). Tout doit figurer dans l’annexe technique du rapport G2.

Gardez à l’esprit qu’en milieu urbain, on a peu de points de données, donc chacun doit être exploitable au maximum et sans ambiguïté. Une bonne traçabilité garantit que la conception (fondations, soutènements) se fera sur des bases solides et vérifiables.


Trame PCG G3 (Plan de Contrôle Géotechnique) – modèle prêt à adapter

L’objectif & périmètre du PCG : l’approche observationnelle et rôles de chacun

Le Plan de Contrôle Géotechnique (PCG) est le document central en mission G3 (exécution) qui organise le suivi du comportement du sol et des ouvrages pendant le chantier. Son objectif principal est de démontrer que tout se passe comme prévu… ou d’identifier rapidement le contraire . Il formalise l’approche observationnelle préconisée par l’Eurocode 7 : surveiller en temps réel les paramètres du terrain (tassements, déplacements, pression interstitielle…) afin d’ajuster si besoin la méthode constructive en cours de route .

Le périmètre du PCG doit être clairement défini : quels ouvrages, quelles zones et quelles phases de travaux sont couverts par le suivi. Par exemple, va-t-on instrumenter uniquement les soutènements de fouille, ou aussi le bâtiment voisin sensible ? Couvre-t-on la phase de terrassement gros œuvre, et qu’en est-il des travaux de second œuvre affectant le sol ? Tout cela doit être explicitement borné dans le PCG.

Par ailleurs, le PCG précise les interfaces et responsabilités entre acteurs : typiquement, la mission G3 étant généralement confiée à un bureau d’études géotechnique de l’entreprise de travaux (donc côté entreprise), son rôle est d’implémenter l’instrumentation, de suivre les mesures et d’informer en direct l’équipe travaux. En face, la maîtrise d’œuvre ou le bureau de contrôle peut avoir une mission G4 (contrôle géotechnique pour le MOA), dont le rôle est de définir le programme de surveillance (souvent en rédigeant justement le PCG) et d’interpréter les résultats côté maître d’ouvrage . Le PCG devra donc nommer les personnes responsables : par exemple « Le chef de projet géotechnicien G3 (société X) est responsable du déploiement des capteurs et du relevé quotidien des mesures. L’ingénieur G4 (société Y, contrôleur du MOA) est destinataire hebdomadaire des rapports et habilité à décider des actions correctives en accord avec le maître d’œuvre ». On peut inclure un tableau RACI (Responsable, Autorisé, Consulté, Informé) pour chaque tâche de suivi . Bref, une clarification des rôles évite la dilution de responsabilité : chacun sait qui fait quoi en matière de contrôle géotechnique durant le chantier.

Points de contrôle par lot : terrassements, soutènements, fondations, remblais, réseaux…

Un bon PCG G3 se décompose généralement par grand lot de travaux, avec pour chacun les points critiques à contrôler. En Île-de-France, on retrouve souvent les lots suivants :

  • Terrassements généraux : contrôle de la stabilité des fouilles en cours d’excavation, vérification de la cote d’arrêt de bonne terre atteinte, inspection du réglage du fond de forme (sol de base) pour détecter d’éventuelles zones molles ou anomalies (remblais imprévus, venues d’eau). On prévoit par exemple que « le géotechnicien G3 validera la portance du fond de fouille par un pénétromètre léger tous les 10 m » et « aucun béton de propreté ne sera coulé sans accord écrit sur la conformité du sol en place ».
  • Soutènements et blindages (parois moulées, berlinoises, etc.) : points de contrôle sur la mise en place des éléments (profondeur d’ancrage réelle des profilés ou des panneaux, coupleur sur tirants), suivi des déplacements de la paroi en excavation (inclinomètres) et des efforts dans les ancrages (jauges de contrainte). Par exemple « mesure du déplacement en tête de paroi après chaque phase de terrassement », « lecture des manomètres de tirants 24h après mise en tension ». Ce lot est critique en milieu urbain car un mouvement excessif du soutènement peut endommager les immeubles mitoyens.
  • Fondations profondes (pieux, micropieux) : contrôles d’exécution (longueur forée vs prévue, verticalité, intégrité du béton via essais carotte ou PIT, contrôle de portance via essais de chargement). En phase G3, on pourra exiger « un contrôle ultrasonique d’intégrité sur 5% des pieux coulés » ou « un essai de chargement statique sur 1 pieu par zone » selon l’enjeu. Les enregistrements de bétonnage (volumes, profondeurs) seront aussi vérifiés.
  • Fondations superficielles (semelles, radiers) : validation du sol d’assise (plateau d’appui compact, sans matière organique), contrôles de portance in situ éventuels (plaque de charge, pénétro) avant ferraillage. Par exemple « contrôle au pénétromètre dynamique de l’assise de chaque semelle isolée » ou « présence du géotechnicien lors de l’ouverture des fouilles de fondation ».
  • Remblayages et compactage : c’est souvent négligé, mais le PCG doit prévoir des contrôles sur la qualité des remblais : nature des matériaux rapportés (provenance, granulométrie), épaisseur des couches de compactage, densité atteinte (test au pénétromètre Panda ou à la plaque). On peut écrire « un contrôle de densité sera effectué tous les 500 m³ de remblai compacté (Proctor + densité in situ) ». En IDF, où beaucoup de terrains sont sur remblais, c’est crucial pour éviter des tassements différentiés plus tard.
  • Réseaux et interactions VRD : si le projet inclut des tranchées de réseaux ou des raccordements, inclure leur contrôle de remblaiement (tranchées bien compactées sous chaussée pour éviter des affaissements de voirie). De plus, si un réseau sensible existant passe à proximité (ex : égout principal longeant la fouille), le PCG peut prévoir un suivi de ce réseau (mesures de déformation du tuyau, inspections télévisées pré/post-travaux). Par exemple « inspection caméra de l’égout à l’aval du site avant et après chantier, plus pose de témoins de fissures sur les parois ».

En segmentant par lots de travaux de cette manière, on obtient un chapitrage clair du PCG où l’on peut lister pour chaque domaine : quoi contrôler, comment, à quelle fréquence, et qui en est responsable. Cela sert aussi de base pour les réunions de chantier : on passe en revue lot par lot les résultats.

Instrumentation & seuils d’alerte : inclinomètres, piézos, tassements, extensos, repères topo – gestion Green/Amber/Red

Le cœur du PCG est souvent le tableau des instruments de surveillance avec les seuils d’alerte tricolores (vert/orange/rouge, ou Green/Amber/Red). Voici les instruments typiques en IDF et leur utilisation :

  • Inclinomètres : tubes insérés verticalement dans le sol ou dans une paroi, permettant de mesurer les profils de déplacement latéral. On les utilise pour surveiller la déformation d’un soutènement de fouille ou d’un talus. Par exemple, un inclinometre placé derrière un mur berlinois détectera s’il bouge de plus de X millimètres pendant l’excavation. Le PCG fixera des seuils : Vert = ≤5 mm (normal), Orange = 5–10 mm (attention, on intensifie le suivi), Rouge = >10 mm (stop travaux et étude corrective) – ces valeurs étant à adapter selon le contexte (proximité de tiers, hauteur de paroi).
  • Piézomètres : tubes piézométriques pour suivre le niveau de la nappe phréatique. Indispensable si vous pompez l’eau dans une fouille ou si des variations de nappe peuvent affecter la stabilité (cas des sables, ou du gypse qui se dissout). Le PCG définira par exemple « Alerte orange si la nappe remonte à moins de 1 m du fond de fouille, alerte rouge si elle atteint le fond ». Les piézos peuvent être relevés manuellement ou via des capteurs de pression en continu.
  • Jauges de tassement (extensomètres) : il s’agit de dispositifs mesurant l’affaissement vertical du sol ou d’un élément de structure. En pleine fouille, on peut installer des extensomètres multipoints dans le sol pour voir comment les couches compressibles se tassent sous le poids du chantier. Sur le radier d’un bâtiment voisin, on peut coller des jauges de précision ou simplement des repères topographiques pour mesurer l’évolution altimétrique. Là aussi, on définit des seuils : par exemple « tassement ≤3 mm = vert ; >3 mm et ≤6 mm = orange ; >6 mm = rouge » pour un bâtiment historique voisin (valeurs à calibrer selon la sensibilité du bâti).
  • Repères topométriques : ce sont des points matérialisés (vis, plots) sur des ouvrages existants ou au sol, relevés régulièrement par nivellement. On les utilise pour le suivi global : trottoirs, voiries, bâtiments autour du chantier. Le PCG précisera leur emplacement et fréquence de mesure (ex : nivellement de 20 repères de part et d’autre de la fouille, une fois par semaine). Seuils possibles : fissuration visible ou >2 mm = rouge (dans ce cas on arrête tout), mouvement <1 mm/semaine stable = vert.

Tous ces instruments et paramètres sont généralement résumés dans une matrice Green/Amber/Red facile à consulter . Cette matrice liste pour chaque capteur ou chaque type de mesure : le seuil vert (comportement normal), seuil orange (écart significatif nécessitant vigilance ou actions modératrices) et seuil rouge (limite inacceptable imposant l’arrêt et des mesures correctives d’urgence) . On y ajoute les actions correspondantes à chaque couleur. Par exemple, en orange on pourra exiger « augmentation de la fréquence de lecture au quotidien et préparation d’un plan B de renforcement », et en rouge : « arrêt immédiat des travaux sur la zone, alerte de la MOE et étude de stabilité à réaliser avant reprise ». Cette matrice constitue le tableau de bord du géotechnicien G3 pendant le chantier.

Il est crucial de calibrer ces seuils avec soin (basés sur l’étude G2 et les calculs d’exécution). Un seuil rouge doit correspondre à la valeur au-delà de laquelle la stabilité n’est plus garantie avec une marge de sécurité. Astuce : impliquer dès le départ l’ingénieur structure et l’entreprise dans la définition des seuils, pour qu’ils comprennent bien les enjeux et s’approprient le dispositif.

Fréquences & responsabilités : qui mesure, quand, comment ? (rapports et réunions de suivi)

Le PCG doit ensuite préciser comment se déroulera concrètement le suivi pendant le chantier :

  • Fréquence des mesures : pour chaque instrument/contrôle, indiquez la fréquence de relevé. Par ex. « Nivellement des repères : hebdomadaire jusqu’à la fin du terrassement, puis mensuel » ou « Inclinomètres : 1 mesure avant travaux puis après chaque phase de terrassement (toutes les 2 semaines) ». Certains capteurs peuvent être en lecture continue (automatisée) – dans ce cas prévoir aussi une surveillance en temps réel (via alerte SMS par ex.). En IDF, sur les chantiers sensibles on utilise de plus en plus des systèmes automatiques (stations robotisées, inclinomètres connectés) qui mesurent 24h/24. Si c’est le cas, préciser « suivi automatique sur plateforme web, données consultables par tous les acteurs ».
  • Méthodes de mesure : détaillez comment seront effectuées les lectures. Par exemple « Les inclinomètres seront lus au cordon numérique de référence tous les 5 m de profondeur », « Les repères topographiques seront relevés par niveau de précision (précision 0,5 mm) », « Les jauges de fissures seront lues à la loupe graduée ». Précisez aussi à quelle tolérance/erreur on peut s’attendre (ça évite de déclencher l’alerte pour un faux mouvement dans la marge d’erreur instrumentale).
  • Responsables des mesures : nommez qui est en charge du suivi quotidien. En général, c’est le bureau d’études G3 (prestataire de l’entreprise) qui fait ou fait faire les mesures. Parfois, l’entreprise travaux peut réaliser certaines mesures simples (ex: relevé visuel de jauges ou de piézomètres gradués) sous supervision G3. Indiquez-le clairement : « les relevés manuels seront effectués par le géomètre du chantier formé par le BE géotechnique ». Pour les systèmes auto, précisez qui reçoit les alertes (ex: « les alertes automatiques Orange/Rouge sont envoyées en temps réel par SMS à l’ingénieur G3, à l’ingénieur G4 et au directeur de travaux »).
  • Enregistrements et format : le PCG devrait stipuler que chaque mesure fera l’objet d’un enregistrement daté (fiches de relevé, exports de données) conservé dans un registre de suivi. On peut standardiser des fiches de contrôle à remplir à chaque visite de chantier par le géotechnicien G3, incluant des photos (par ex. état des soutènements, état des fissures repères). Mentionnez que ces documents seront compilés dans des rapports périodiques.
  • Rapports et réunions : établissez la cadence de restitution des résultats. Par exemple « Rapport géotechnique d’avancement transmis chaque semaine à la MOE et MOA, comprenant tableaux de mesures et commentaires ». Et « Réunion de suivi géotechnique : tous les 15 jours sur site avec le chef de chantier, le BE G3 et le contrôleur G4 pour analyser les tendances ». En Île-de-France, sur les gros projets, il y a souvent une réunion spécifique “auscultation” intégrée aux réunions de chantier, où le géotechnicien G3 présente le tableau de bord Green/Amber/Red . Précisez aussi qui anime ces réunions (souvent l’ingénieur G4 côté MOE) et que des comptes-rendus en seront faits.

Avec une organisation claire, tout le monde saura quand et comment l’information sera partagée. La transparence est essentielle : les résultats de mesures doivent être communiqués sans délai aux décideurs du chantier, surtout en cas d’alerte. Le PCG peut prévoir une liste de diffusion pour les rapports, et même la mise en place d’affichages sur site (ex: écran dans la base vie avec le suivi des tassements en temps réel).

Gestion des non-conformités : procédures d’alerte, arrêt/reprise, variantes, traçabilité

Malgré toute l’anticipation, il peut advenir que les choses ne se passent pas exactement comme prévu (valeur seuil dépassée, incident de terrain, etc.). Le PCG doit donc inclure une procédure de gestion des non-conformités géotechniques :

  • Procédure d’alerte : Décrivez la chaîne à suivre en cas de dépassement de seuil orange ou rouge. Par ex. « En cas d’alerte orange, le BE G3 prévient immédiatement par email la MOE et le BE G4 en joignant les relevés concernés. En cas d’alerte rouge, il prévient en plus par téléphone le Directeur de chantier et arrête la progression des travaux sur la zone concernée jusqu’à nouvel ordre ». Indiquez les contacts nominatifs (une liste avec tel et email des personnes à contacter en urgence – par exemple le géotechnicien G4 de permanence).
  • Arrêt et reprise des travaux : Formalisez que faire si un seuil rouge est atteint. Typiquement : arrêt immédiat des travaux liés au phénomène (ex: on stoppe l’excavation si la paroi bouge trop) et mise en sécurité éventuelle (étaiements provisoires, évacuation du personnel de la zone). Ensuite, réunion de crise réunissant MOE, G3, G4, entreprise et MOA si besoin. Reprise des travaux seulement après validation conjointe d’actions correctives (confortement supplémentaire, modification de la méthode) et éventuellement ajustement des seuils. Tout cela doit être acté par écrit (compte rendu de réunion d’incident, diffusion à tous les intervenants).
  • Variantes et modifications : Précisez que si le comportement réel du sol diverge notablement de la prévision, des variantes de conception peuvent être envisagées en cours de chantier. Par exemple, si les tassements mesurés sont bien inférieurs aux prévisions, on peut alléger un soutènement ou accélérer la cadence ; à l’inverse, si c’est pire que prévu, on renforcera. Le PCG peut mentionner « les notes de calcul d’exécution seront réévaluées si nécessaire par le BE G3, en concertation avec la MOE ».
  • Traçabilité des non-conformités : Toute alerte ou incident doit donner lieu à un rapport de non-conformité (formulaire NCR) consigné dans le dossier. Le PCG devrait exiger la tenue d’un registre des incidents avec date, nature du problème, mesures prises, personnes informées, autorisation de reprise donnée par qui et quand. Ce registre sera précieux en fin de chantier pour le retour d’expérience, et en cas de litige il montre que le processus prévu a été suivi.

L’idée est d’éviter l’improvisation sous pression. Chaque intervenant sait à l’avance comment réagir, ce qui évite les pertes de temps ou les cafouillages dangereux. Souvent, rien que le fait d’avoir ce plan d’action calme les esprits et responsabilise chacun.

Livrables : fiches de contrôle, rapports hebdo, registre des mesures, dossier final

Enfin, le PCG doit lister les documents livrables attendus au titre de la mission G3 – c’est le gage de la bonne clôture du suivi géotechnique :

  • Fiches de contrôle d’exécution : par exemple, fiches de réception de fondations, signées par le géotechnicien G3 et le chef de chantier, attestant que le sol convenait, que le bétonnage s’est fait conformément, etc. Ces fiches, souvent à base de formulaires standard, seront remises au fur et à mesure et compilées.
  • Rapports périodiques : comme évoqué, le BE G3 produira des rapports de suivi (souvent hebdomadaires) pendant les phases actives, contenant les résultats de mesures, comparatif aux prévisions, état des alertes, photos du terrain, etc. Le PCG en fixera la fréquence et la liste de diffusion. Ces rapports réguliers permettent au maître d’ouvrage de suivre l’évolution et à la MOE de consigner les validations au fil de l’eau.
  • Registre des mesures : un classeur (ou fichier numérique) rassemblant toutes les données brutes collectées : tableaux de relevés journaliers, enregistrements automatiques, comptes-rendus de réunion de suivi, etc. Ce registre doit être tenu à jour par le géotechnicien G3 et mis à disposition sur demande. C’est la mémoire du comportement du site.
  • Rapport final G3 : une fois le chantier terminé, un rapport de fin de mission G3 sera établi. Il récapitule les moyens de surveillance mis en œuvre, les incidents éventuels et leur résolution, et dresse le bilan du comportement réel vs attendu. Y seront annexés tous les relevés et les courbes de tassement/déplacement finales. Ce document pourra intégrer le DOE (Dossier des Ouvrages Exécutés) du chantier, pour référence lors de l’exploitation du bâtiment.

En ayant défini dès le PCG la liste de ces livrables, on s’assure qu’aucune information ne sera perdue et que la maîtrise d’ouvrage récupérera bien toutes les preuves et conclusions en fin de projet. Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter notre guide dédié “PCG G3 : instrumenter un chantier à risque” où nous fournissons un modèle de trame PCG complète avec exemples de tableaux de suivi .

De la G1 à la G3 : déroulé opérationnel et délais réalistes

Timeline type d’une étude géotechnique réussie en IDF

Pour concrétiser tout cela, resituons les étapes dans un calendrier type du projet (pour une opération de bâtiment courante en Île-de-France) :

  • Études préalables (G1) : T0 = lancement de la faisabilité. Comptez 4 à 6 semaines pour obtenir une G1 complète : 1 semaine pour collecter les données (Géorisques, IGC, archives), 1 journée de visite du site, puis (éventuellement) une journée de sondage si G1 ES approfondie, 1-2 semaines d’analyses et rédaction. Souvent en parallèle, on lance les demandes administratives (certificats d’urbanisme, etc.). En IDF, le passage par l’IGC peut prendre une semaine de plus (demande de renseignement et réponse).
  • Autorisation d’emprise et préparation terrain : dès que les sondages G2 sont planifiés, disons à T0+4 sem, il faut au moins 2 semaines en amont déposer les demandes de voirie (parfois plus, cf. section 4). En parallèle, réaliser la DT réseaux (minimum 15 jours avant travaux) . Disons qu’entre T0+4 sem et T0+6 sem vous cadrez tout : permissions reçues, marquage des réseaux effectué la veille des sondages, information riverains faite.
  • G2 terrain & labo : à T0+6 sem, la foreuse intervient. Selon l’ampleur, 2 à 5 jours de forages/essais in situ. Puis les échantillons partent au laboratoire (analyses granulométrie, limites d’Atterberg, compression, etc.) – cela prend 1 à 2 semaines de plus. Donc fin des investigations vers T0+8 sem. À noter, en IDF il faut parfois jongler avec les plannings de foreuses très chargés : mieux vaut réserver les sondages plusieurs semaines à l’avance, sinon le délai s’allonge.
  • Note de calcul et rapport G2 : entre T0+8 et T0+12 sem, le bureau d’étude géotechnique traite les résultats, réalise les calculs de dimensionnement (pieux, semelles, etc.) et rédige le rapport G2 AVP/PRO. Ce délai peut varier selon la complexité (ajoutez du temps si modélisations 3D nécessaires, ou si plusieurs itérations avec l’architecte pour ajuster le projet).
  • Validation par la MOE et dépôt PC : disons qu’à T0+3 mois on a l’étude de sol G2 finalisée, sur laquelle l’ingénieur structure s’appuie pour faire les plans de fondations. Le maître d’ouvrage dépose le permis de construire aux alentours de T0+4 mois en intégrant les principes de fondation issus de l’étude de sol (obligatoire en zone RGA). Pendant l’instruction du permis (3 à 6 mois), on peut affiner la G2 en phase DCE si besoin.
  • Phase chantier – préparation G3 : quelques semaines avant le démarrage des travaux (T0+~9 mois, variable suivant permis et marché), la mission G3 est attribuée soit au géotechnicien initial soit à un autre via l’entreprise de travaux. Une réunion de transfert G2→G3→G4 s’organise pour passer le relais. On en profite pour élaborer le PCG G3 comme vu en section 6, en fixant les seuils, etc. Cette préparation G3 doit être terminée avant le début des terrassements.
  • Suivi G3 en exécution : du début des travaux jusqu’à la fin des ouvrages géotechniques (disons 6 mois de chantier de fondations/souterrains pour un immeuble courant), le géotechnicien G3 intervient régulièrement : validation des fouilles (quelques présences ponctuelles en début de terrassement), suivi instrumentation (toutes les semaines par ex.), rapports, etc., jusqu’à la fin du gros œuvre. Après quoi, on démonte les capteurs et on clôt le suivi avec le rapport final.

Au total, de la G1 initiale à la fin de G3, il peut s’écouler 1,5 à 2 ans sur un projet standard. L’important est de caler chaque étape pour qu’elle arrive en temps utile : ne pas attendre le dernier moment pour la G2 (sinon risque de retarder le permis), ne pas oublier de lancer la G3 avant le démarrage du terrassement, etc. Une timeline claire permet d’éviter les temps morts et les urgences qui font prendre des risques.

Les clauses à prévoir dans les marchés : accès, emprises, bruit, horaires, DICT, délais réseaux

Pour que tout roule, il est avisé d’intégrer certaines clauses dans vos pièces contractuelles (marché de travaux, commande de prestation géotechnique) dès l’appel d’offres, en particulier en IDF :

  • Clause d’accès et emprise : Spécifiez que l’entreprise devra prendre en charge la sécurisation de son emprise chantier (clôtures, cheminements), que l’obtention des autorisations de voirie est soit fournie par le maître d’ouvrage soit à sa charge (à définir). Par exemple « Le titulaire du lot VRD devra obtenir et respecter les permissions de voirie nécessaires, les frais d’occupation étant remboursés par le MOA sur justificatif ». Ou inversement « Le MOA fournira les arrêtés de voirie, l’entreprise devra s’y conformer et prévenir 72h avant tout retard ».
  • Clause bruit/nuisances : Indiquez les plages horaires autorisées sur le site, conformément aux règlements locaux, et prévoyez des pénalités en cas de non-respect (par ex. « Tout chantier entrepris hors des horaires autorisés sans dérogation fera l’objet d’une pénalité de X € »). Insistez pour que l’entreprise planifie en conséquence (livraisons sur créneaux autorisés, etc.). En IDF, c’est crucial pour maintenir de bonnes relations de voisinage et éviter des arrêts par arrêté municipal pour nuisance.
  • Clause DICT et réseaux : Dans le CCTP du lot fondations/terrassement ou du marché géotechnique, précisez que « Aucun sondage ni terrassement ne devra débuter sans DICT préalable effectuée dans les délais réglementaires ». Vous pouvez exiger copie des récépissés de DICT. Même chose, mentionnez que les délais de réponse des concessionnaires (9 à 15 jours) doivent être intégrés dans le planning d’exécution du titulaire. Cela évite qu’une entreprise pressée néglige la DICT pour “gagner” 10 jours – avec les risques que l’on sait.
  • Clause “surprises géotechniques” : Il est judicieux d’intégrer une clause de gestion des aléas de sol dans le marché de travaux. Par exemple « Si en cours de terrassement des sujétions géotechniques imprévues apparaissent (cavité, pollution…), l’entreprise arrêtera les travaux et en informera la MOE sans délai. Ces sujétions seront traitées soit par bons de commande supplémentaires, soit via l’application d’un prix nouveau négocié conformément au CCAP… ». Cela fixe un cadre pour éviter les litiges immédiats du genre “ce n’était pas prévu, on arrête tout tant qu’on n’est pas payés en plus”.
  • Clause délais spécifiques : En Île-de-France, on peut préciser des jalons contraignants liés aux tiers : par ex. « Délai maximum de 30 jours entre l’obtention de l’arrêté de voirie et le début effectif des travaux sur l’emprise, passé ce délai une nouvelle demande devra être faite (et sera à la charge de l’entreprise) », ou « Délai minimal incompressible de 4 semaines pour obtention des autorisations Orange/Enedis à compter de la remise des plans d’exécution, à prendre en compte dans le calendrier ». Ceci pour éviter que l’entreprise, ignorant les lenteurs administratives locales, ne programme des travaux sans tenir compte du temps d’obtention des coupures de réseau, etc.

En résumé, plus vos marchés seront précis sur ces points “externes”, moins vous aurez de mauvaises surprises (ou de plus-value hors de prix) en cours de route. Un chantier IDF est un écosystème complexe : l’intégrer noir sur blanc dans les obligations contractuelles fait porter aux entreprises une partie du risque et leur fait prendre conscience de ces réalités logistiques.

Les points de décision (go/no-go) et jalons de validation (MOA/MOE/BE/entreprise)

Enfin, il est utile de prévoir dès le début quelques jalons de décision clés tout au long du projet géotechnique, pour ne pas se retrouver coincé :

  • Après la G1 : un jalon Go/No-Go du projet pourrait se situer à la remise de l’étude G1. Si celle-ci révèle un show-stopper (ex : terrain complètement sous-miné ou risques majeurs nécessitant un budget fondations colossal), le maître d’ouvrage doit pouvoir décider d’abandonner ou de réorienter le projet avant d’avoir engagé trop de frais. C’est rare en IDF (on construit quasiment partout) mais mieux vaut prévoir ce palier.
  • Validation de la G2 par la MOA/MOE : lorsque la mission G2 est finie, organisez une réunion de validation avec le maître d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et le bureau d’étude géotechnique. Ce jalon permet de s’assurer que les recommandations de la G2 sont bien comprises et acceptées. Par exemple, si la G2 recommande des micropieux plutôt que des semelles attendues, c’est peut-être un surcoût : le MOA doit valider ce choix technique. C’est aussi le moment d’ajuster le programme si besoin (ajout de sondages s’il reste des zones d’ombre critiques).
  • Avant démarrage travaux : un jalon important est la revue de conception G2→G3 avec l’entreprise attributaire. Souvent, l’entreprise de fondations spéciales va refaire ses calculs (notes d’exécution G3). Il faut alors un feu vert de la MOE/MOA sur ces notes G3 avant d’attaquer le terrain. Par exemple, la MOE vérifiera que les hypothèses G3 restent dans le cadre des hypothèses G2 (sinon, demander l’avis du BE G2 initial ou du G4). Pas de béton coulé sans accord sur la note de calcul !
  • Pendant les travaux : réunions d’étape : fixez des jalons de contrôle à mi-parcours de certaines phases. Ex : après excavation à mi-profondeur, faire un point “est-on dans les prévisions ?” ; après réalisation de 50% des pieux, faire un bilan des essais et valider la poursuite. Ces mini jalons ne sont pas nécessairement formalisés contractuellement, mais le PCG G3 peut les mentionner. Ils permettent de prendre du recul et de décider en cours de route d’éventuels ajustements ou au contraire de valider qu’on continue selon plan.
  • Réception géotechnique : enfin, à la fin du lot fondations/terrassement, prévoyez une réunion de réception géotechnique incluant tous les acteurs (MOA, MOE, BE G2, BE G3, entreprise). On y passe en revue les éventuelles divergences par rapport à l’étude de sol initiale, on formalise l’adéquation des travaux réalisés avec le sol réel (par procès-verbal). C’est un jalon de fin de mission G3/G4 qui clôt le sujet sol. Il pourra être couplé avec la réception du gros œuvre.

En jalonnant ainsi, on évite l’effet tunnel.

Chacun de ces points de décision est l’occasion d’arrêter net si un problème sérieux apparaît, ou de valider collectivement la suite. Ce qui est crucial dans un environnement IDF complexe où on est jamais à l’abri d’une découverte (une ancienne canalisation non détectée, un aléa de sol insoupçonné).

La décision collective éclairée à ces jalons réduit les risques de désaccords ultérieurs.


FAQ pratique

Comment savoir si ma parcelle est en zone RGA (argiles) ?

Le plus simple est d’utiliser les outils officiels en ligne. Le site Géorisques.gouv.fr propose une carte interactive : en entrant votre adresse, vous verrez si le terrain est classé en zone d’exposition faible, moyenne ou forte au retrait-gonflement des argiles . Vous pouvez également consulter l’arrêté préfectoral ayant délimité les zones argileuses de votre département (souvent disponible en préfecture ou mairie). Enfin, tout vendeur de terrain doit vous fournir un Etat des Risques et Pollutions (ERP), où figure la mention de zone RGA le cas échéant. Si vous êtes en zone moyenne/forte, retenez qu’une étude de sol préalable est obligatoire avant construction (loi ELAN).

Qui délivre le permis de stationnement / la permission de voirie pour mes sondages ?

Cela dépend de la voirie que vous allez occuper. En général, c’est la Mairie de la commune si vous êtes sur une rue communale en agglomération . Dans certaines grandes métropoles, la gestion est intercommunale (vous serez redirigé vers l’EPT ou EPCI compétent). Sur route départementale, adressez-vous au Conseil départemental (Direction des routes), et sur route nationale non concédée, à la Direction Interdépartementale des Routes (DIR). À Paris, la demande se fait auprès de la Ville (DVD) via un formulaire en ligne, avec validation conjointe de la Préfecture de Police. Dans tous les cas, le point de départ est la mairie, qui vous aiguillera si besoin. Prévoyez 2 à 4 semaines d’instruction en mairie, plus dans Paris intramuros.

Où vérifier la présence d’anciennes carrières sous mon terrain en Île-de-France ?

Pour Paris et les 3 départements de petite couronne (92-93-94), consultez l’Inspection Générale des Carrières (IGC). Sur son portail en ligne, vous pouvez demander (moyennant 10 €) un renseignement sur le sous-sol de votre parcelle et celles alentour . L’IGC vous dira si le sous-sol est classé « sans cavité connue » ou s’il y a des carrières (et lesquelles). Pour les autres départements (77, 78, 91, 95), utilisez la base BDCavités via georisques.gouv.fr – elle recense les cavités inventoriées. Vous pouvez aussi interroger la mairie : certaines communes ont un Plan de Prévention des Risques (PPR) pour les carrières et marnières. En cas de doute sérieux (terrain dans un secteur de gypse par ex.), il est sage de faire réaliser une étude de sol avec investigations spécifiques (voir section 3).

DT/DICT : à quel moment les faire et quels sont les délais de réponse ?

La DT (Déclaration de projet de Travaux) doit être faite très en amont, idéalement lors de la préparation de l’étude. Par la loi, elle doit être envoyée au moins 15 jours avant le démarrage du chantier , mais en pratique faites-la dès que vous connaissez l’emplacement des sondages ou travaux (1 mois avant c’est bien). Les exploitants de réseaux ont 9 jours (si demande en ligne) à 15 jours pour répondre avec leurs plans . Une fois toutes les réponses reçues et le marquage effectué, l’entreprise fait la DICT environ 10 à 30 jours avant le début des travaux . Elle doit attendre d’avoir les réponses (7 à 9 jours pour les retours DICT). Donc, en résumé : DT peut se faire 1 à 2 mois avant travaux, DICT environ 2 semaines avant, afin que tout soit prêt pour le jour J. Et n’oubliez pas : sans récépissé de DICT, pas le droit de creuser !


À propos de Geo2mo (gage de confiance local)

Geo2mo est un bureau d’études géotechniques certifié opérant en Occitanie et désormais en Île-de-France. Nous sommes fiers de détenir plusieurs certifications reconnues : OPQIBI (qualification d’ingénierie géotechnique), membre de l’USG (Union Syndicale Géotechnique) et label MASE (management sécurité environnement).

Ces certifications sont le gage de notre engagement envers l’excellence technique, la sécurité des chantiers et la satisfaction de nos clients.

Notre équipe cumule une solide expertise sur les missions G1 à G5, avec des ingénieurs locaux connaissant bien les spécificités des sols franciliens (argiles de Montmorency, carrières de Paris, etc.).

Coordonnées : N’hésitez pas à nous contacter pour tout projet en Île-de-France – devis gratuit sous 48h. Geo2mo s’engage sur des délais courts et tenus : nous savons que dans la région parisienne, les plannings sont serrés, c’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à livrer nos études dans les temps convenus.

📞 Contactez-nous dès aujourd’hui pour sécuriser vos fondations franciliennes !

0448202651


Note de l’edito : Merci de votre lecture – en espérant que ce guide pratique vous aura armé pour réussir haut la main vos études de sol en Île-de-France, de la G1 à la G3 !)

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Mieux comprendre l'étude de Sol : FAQ SUR L’Expertise Geo2mo

La stabilité et la pérennité de toute construction commencent par une étude de sol approfondie. Cette étape cruciale permet d’identifier la nature du terrain, ses contraintes et ses risques, afin de concevoir des fondations sûres et durables. En confiant cette mission à un expert, vous prévenez les fissures, tassements ou autres désordres structurels coûteux sur vos bâtiments.

Geo2mo est un bureau d’ingénierie géotechnique reconnu qui accompagne les porteurs de projets à travers toute la France. Fort de plus de 500 études de sol réalisées, nos ingénieurs géotechniciens diplômés analysent votre terrain en amont de vos travaux. Nous intervenons pour tout type de projet : vente de terrain, construction de maison individuelle, bâtiment industriel ou réalisation d’une infrastructure routière. Notre approche allie investigations de terrain (sondages, tests in situ) et analyses en bureau d’étude pour vous fournir des préconisations optimisées. En choisissant Geo2mo, vous sécurisez vos fondations et mettez toutes les chances de votre côté pour la réussite de votre projet.

Une étude de sol (ou étude géotechnique) consiste à analyser les caractéristiques d’un terrain avant un projet de construction, afin d’anticiper les risques d’origine géologique. En France, ces études sont encadrées par la norme NF P 94-500, qui définit cinq missions géotechniques standard (missions G1 à G5). Celles-ci couvrent toutes les phases d’un projet, de l’analyse préliminaire du site jusqu’au diagnostic sur ouvrage existant. À travers des sondages, des analyses en laboratoire et des calculs spécialisés, l’étude de sol identifie la nature du sol, la présence éventuelle d’eau souterraine, les zones instables (argiles gonflantes, cavités, etc.) et détermine les contraintes à respecter pour la conception des fondations. Réaliser une étude de sol est indispensable pour assurer la faisabilité et la sécurité de tout projet de construction ou d’aménagement.

Depuis 2020, la réglementation française rend l’étude de sol obligatoire dans certains cas. En particulier, la loi ELAN impose la réalisation d’une étude géotechnique mission G1 avant la vente de tout terrain constructible situé en zone à risque d’argiles (phénomène de retrait-gonflement). De plus, pour obtenir un permis de construire et assurer la conformité de votre projet, une étude de sol appropriée est vivement recommandée, voire exigée, notamment pour les maisons individuelles et lotissements. Ces obligations visent à prévenir les sinistres graves liés à un sol mal connu. En effet, négliger l’étude de sol peut entraîner des dommages coûteux (fondations qui s’enfoncent, fissures structurelles, glissement de terrain) alors qu’un diagnostic préalable permet de construire en toute sécurité et durabilité. En résumé, l’étude de sol est non seulement un gage de sécurité, mais aussi une exigence légale pour bâtir sereinement.

  1. Analyse documentaire : Collecte d’informations existantes sur le site, telles que les cartes géologiques, les études antérieures et les données environnementales.
  2. Investigations de terrain : Réalisation de sondages, de forages et d’essais in situ pour prélever des échantillons de sol et mesurer ses propriétés physiques et mécaniques.
  3. Essais en laboratoire : Analyse des échantillons prélevés pour déterminer des paramètres tels que la granulométrie, la plasticité, la perméabilité et la résistance du sol.
  4. Interprétation des résultats : Évaluation des données recueillies pour identifier les risques géotechniques et formuler des recommandations adaptées au projet de construction.

Le coût d’une étude de sol varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la nature du terrain, la complexité du projet, l’accessibilité du site et l’étendue des investigations nécessaires. En règle générale, le coût représente environ 1 % du montant total du projet de construction.

Selon l’article R112-8 du Code de la construction et de l’habitation, une étude de sol est valable pendant 30 ans, à condition qu’aucun remaniement du sol n’ait été effectué sur le terrain durant cette période.

Ne pas réaliser d’étude de sol expose le projet à des risques significatifs, tels que :

  • Fissurations : Apparition de fissures dans les murs et les fondations dues à des tassements différentiels ou à des mouvements du sol.
  • Affaissements : Déformations ou affaissements de la structure résultant d’une mauvaise adaptation des fondations aux caractéristiques du sol.
  • Coûts supplémentaires : Dépenses imprévues pour des travaux de réparation ou de renforcement, voire la nécessité de reconstruire certaines parties de l’ouvrage.